
Selon les sondages, la campagne a peu intéressé les Français. L'abstention annoncée ces dernières semaines devrait s'établir à 60 %. Cette élection va aussi entraîner un remaniement gouvernemental, trois ministres étant candidats.
AFP - Les Français élisent dimanche leurs 72 députés européens, qui vont siéger pendant cinq ans à Strasbourg, mais ce scrutin, qui semble avoir rencontré peu d'écho chez les électeurs, pourrait être marqué par une forte abstention.
Quelque 44 millions de Français sont invités à voter jusqu'à 18H00 dans la majorité des communes, 19H00 ou 20H00 dans un plusieurs grandes villes et en région parisienne. Les premiers résultats officiels ne pourront être diffusés qu'à 22H00, heure de fermeture des bureaux italiens.
En outre-mer, les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon, Guyane, Guadeloupe, Martinique, Polynésie française, Saint-Barthélemy et Saint-Martin ont ouvert le bal samedi. Les autres collectivités d'outre-mer (Wallis-et-Futuna, Nouvelle-Calédonie, La Réunion, Mayotte) votent dimanche comme la métropole.
Les électeurs doivent désigner pour cinq ans leurs 72 députés européens, répartis dans huit grandes circonscriptions (13 en Ile-de-France et dans le Sud-Est, 10 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, 9 dans l'Ouest et l'Est, 5 dans le Massif Central-Centre et 3 en Outremer).
Le scrutin est à un tour et les sièges sont répartis à la proportionnelle entre les listes qui obtiennent au minimum 5% des suffrages.
Au total, 160 listes sont en compétition. En 2004, on en comptait 168.
Selon tous les sondages réalisés pendant la campagne, le scrutin a peu intéressé les Français et on s'attend à une forte abstention, de l'ordre de 60%. En 2004, elle avait été de 57,2%.
Ces élections européennes entraîneront nécessairement un remaniement gouvernemental, puisque trois ministres sont candidats: Michel Barnier (Agriculture), Rachida Dati (Justice), assurés d'être élus en Ile-de-France, et Brice Hortefeux (Travail), en 3ème position dans la région Massif central-Centre.
Deux ans après la présidentielle et les législatives, ce scrutin intermédiaire devrait être favorable à la majorité, l'UMP faisant la course en tête des intentions de vote dans tous les sondages, autour de 25-27%.
Le Parti socialiste arriverait en deuxième position, entre 19 et et 21%.
Les scores risquent d'être plus serrés entre les listes du MoDem et celles d'Europe Ecologie. Les derniers sondages les mettaient au coude à coude ou à égalité (autour de 11 à 12%), l'institut TNS Sofres Logica accordant une prime aux écologiques emmenés par Daniel Cohn-Bendit de deux à trois points.
A gauche, une autre compétition est attendue, entre le Nouveau parti anti-capitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot et le Front de gauche de Marie-George Buffet (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (ex-PS, Parti de gauche), qui a réussi une percée dans les sondages au fil de la campagne.
Selon les différentes enquêtes, seules deux autres formations sont susceptibles de dépasser les 5% des suffrages, seuil requis pour compter des élus, le Front national et Libertas (alliance MPF-CPNT).
En revanche, de nombreuses listes (Lutte ouvrière, Debout la République, Alliance écologiste indépendante, Union des gens, Europe, Démocratie et Espéranto) ne devraient pas faire de score significatif.
Le marathon des élections européennes s'est déroulé sur quatre jours dans les 27 pays de l'UE.