, envoyé spécial à Roland-Garros – Roger Federer dispute aujourd'hui sa quatrième finale à Roland-Garros, mais c'est la première fois qu'il y rencontre un joueur autre que Nadal. C'est le tombeur de ce dernier, Robin Söderling, que le Bâlois va affronter dans ce match piège.
Qualifié pour sa 19e finale du Grand Chelem, Roger Federer rêve à demi-mot de conquérir le dernier titre majeur manquant à son palmarès. Le n°2 mondial est à un match de graver son nom au Panthéon du tennis et ainsi rejoindre André Agassi, dernier joueur à avoir remporté les quatre tournois majeurs, et Pete Sampras, qui détient le record de victoires en Grand Chelem (14).
Les Internationaux de France n'ont, pour le moment, jamais réussi au Bâlois, qui compte notamment trois finales perdues face à son "meilleur ennemi", Rafael Nadal. Mais cette année, le quadruple vainqueur du tournoi est tombé de son piédestal face au Suédois Robin Söderling, que Federer affrontera en finale. Alors, l'Espagnol lui manque-t-il ? "Non, pas trop (rires) ! Peut-être il vous manque, mais pas à moi", a répondu "Rodgeur" à un parterre de journalistes.
Pourtant, ce tournoi est loin d'avoir été idéal pour le Suisse. Accroché dès le 2e tour par l'Argentin Jose Acasuso en quatre sets, au tour suivant, il a été tenu en échec par Paul-Henri Mathieu dans la 1ere manche avant de l'emporter en quatre sets. Puis en 1/8e de finale, il l'a emporté dans la douleur face à Tommy Haas, en cinq sets. Son match contre Gaël Monfils, en quart de finale, lui a procuré un peu plus de sérénité, car, contre le jeune Juan Martin Del Potro, Federer a dû batailler jusqu'au cinquième set pour décrocher sa 4e finale sur la terre parisienne.
Si le Suisse préfère voir les bons côtés : "C'est toujours bon de sortir de matchs très difficiles, il y a plus d'émotion et plus de satisfaction." Cependant, la pression sera bel et bien de son côté du filet car, en face, à 24 ans, l'outsider Söderling joue sans complexe depuis le début du tournoi.
Söderling, le briseur de rêve ?
A l'instar de ses illustres compatriotes, Mats Wilanders en 1982 et le maître Björn Borg en 1974, Robin Söderling dispute ici sa première finale en Grand Chelem.
"C'est un sentiment vraiment particulier, quelqeu chose de superbe. Une finale du Grand Chelem, c'est quelque chose quand même ! s'exclame le natif de Tibro. Si vous m'aviez demandé, il y a quelques années, quel était le tournoi du Grand Chelem que je souhaitais remporter en 2009, j'aurais répondu Roland-Garros !"
Ce rêve est-il en passe de devenir réalité pour ce joueur au coup droit et au service déroutant ? Tombeur de Rafael Nadal en 1/8e de finale à la surprise générale, le Suédois au regard perçant a fait également vaciller trois grands spécialistes de la terre battue : David Ferrer, Nikolay Davydenko et Fernando Gonzalez. Un tableau de chasse impressionnant, quand on sait que le Suédois est davantage réputé pour être un joueur d'intérieur.
A chaque fois battu par Federer en neuf rencontres, le Suédois ne part pas favori dans ce duel, mais une étincelle l'anime : gagner à tout prix. "Je dois le battre. Comme je l'avais dit avant de jouer contre Nadal, si je pars battu d'avance, il ne sert à rien de rentre dans le terrain. J'ai une chance", s'applique à dire le Suédois. "J'ai souvent perdu face à Federer, mais les scores étaient très serrés. Il va être favori en finale, c'est certain. Mais Nadal aussi était le favori", s'amuse à rappeler le 24e joueur mondial.
Lors de cette finale inédite, la gestion de la pression va être déterminante et, à J-1, le Suédois semble avoir l'avantage de l'outsider qui n'a rien à perdre face au favori Roger Federer, qui se voit peut-être un peu prématurément en haut de l'affiche.