Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 4 février, la suspension des discussions de Genève sur la Syrie, l’afflux de réfugiés en Europe depuis le début de l’année, une conférence internationale pour leur venir en aide financièrement. Et Shakespeare à Calais.
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On commence cette revue de presse internationale avec la suspension des discussions de Genève sur la Syrie jusqu’au 25 février, annoncée hier par les Nations-Unies.
«Il n’y a (plus) rien à négocier à Genève», titre avec fatalisme L’Orient Le Jour, qui raconte que le début des négociations a été «plombé par un fossé insurmontable entre les belligérants, le régime et l’opposition et la poursuite sur le terrain d’une guerre sans merci sur le terrain», où l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, est parvenue à resserrer son étau autour des rebelles à Alep, en coupant leur principale route d’approvisionnement, hier. Mal engagées, les discussions ont tourné court, mais n’y a-t-il vraiment aucune lumière à espérer au bout du tunnel ?, s’interroge Arab News, qui fait part de ses doutes concernant la médiation onusienne: «les Syriens, assure le site d’info saoudien, n’ont pas besoin d’un médiateur de l’ONU ni d’un médiateur quel qu’il soit. C’est aux Syriens de décider de s’asseoir à la table des négociations et de décider de ce qui est le mieux pour leur pays». «Assad n’a aucune place à prendre dans l’avenir de son pays, car il a fait tellement de dégâts et créé un fossé tel entre ses habitants, qu’il faudra des décennies pour le reconstruire». La presse arabophone est plus divisée sur l’issue de la conférence de Genève. Pour Asharq Al Awsat, le responsable du blocage est le président russe, arc-bouté sur son soutien à Bachar El Assad, dont le seul but serait de parvenir à mater les rebelles syriens de la même manière que Vladimir Poutine avait écrasé la rébellion tchétchène. Plus conciliant, Al Hayat, également basé à Londres, juge qu’il est encore trop tôt pour parler d’échec des négociations et explique que ce n’est pas la discussion entre les rebelles et le régime syriens qui sera la clé d’un éventuel succès, mais la capacité de la Russie et des Etats-Unis à faire converger leurs positions. «Ces deux-là, écrit le journal, doivent faire face à la réalité de la situation sur le terrain pour trouver enfin une solution». La paix, elle, attendra. A voir aussi avec le dessin de Carlos Latuff pour Al Quds Al Arabi, qui montre une colombe les yeux rivés sur sa montre.
Alors que les négociations ont été interrompues, les civils, eux, continuent de fuir le pays. D’après The Independent, des dirigeants du monde entier se réunissent aujourd’hui à Londres pour une autre conférence, destinée cette fois à soutenir financièrement les déplacés et réfugiés de la guerre civile en Syrie, mais aussi la Jordanie, le Liban et la Turquie, qui en accueillent le plus grand nombre – près de 4,5 millions de Syriens. Le quotidien explique que cette conférence a pour but de faire pression sur les Etats pour qu’ils doublent leur contribution financière et parviennent à réunir près de 7,5 milliards d’euros, alors que les promesses de financement n’atteignent pas pour le moment les 3,3 milliards d’euros. Les Etats se montrent réticents à mettre la main à la poche Confrontés, d’autant que le flot de migrants semble ne jamais devoir se tarir, constate The New York Times, qui rapporte que plus de 67 000 migrants sont arrivés en Europe depuis le début de cette année. Des dizaines de milliers de migrants, et des milliers de drames, rappelle Le Monde. «Au moins 300 enfants sont morts noyés en Méditerranée depuis 5 mois», depuis septembre 2015, titre le journal du soir, qui reprend là un chiffre l'Organisation internationale pour les migration. Il y a 5 mois, les journaux du monde entier publiaient la photo du petit Aylan Kurdi, retrouvé mort sur une plage de Turquie, provoquant une vague d’émotion vite retombée. «Au-delà de l'émotion, (c’est aussi) l'avenir de notre Europe (qui) se joue sur ces rives de la mer Egée», prévient le journal.
Une belle initiative, malgré tout, pour terminer. A Calais, où échouent des dizaines de ces réfugiés, The Guardian raconte que plus de 300 d’entre eux ont assisté hier matin à la pièce de Shakespeare, Hamlet. Une représentation organisée par des acteurs de la compagnie Good Chance.
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