
Hillary Clinton est toujours empêtrée dans l’affaire liée à l'usage de sa messagerie privée lorsqu'elle dirigeait le département d'État. Ce dernier a révélé vendredi que plusieurs d’entre eux contenaient des secrets d'État les plus "sensibles".
Hillary Clinton, qui brigue l'investiture du Parti démocrate, a vu l'affaire de sa messagerie privée ressurgir au pire moment, à trois jours du caucus de l'Iowa, toute première étape du processus des primaires en vue de la présidentielle du 8 novembre.
Le département d'État américain a en effet reconnu pour la première fois, vendredi 29 janvier, qu'au moins 22 courriels envoyés via la messagerie personnelle d’Hillary Clinton, quand elle était chef de la diplomatie (2009-2013), contenaient certains des secrets d'État les plus "sensibles".
"C'est une reclassification complètement folle"
Ces 22 courriels ne seront pas rendus publics dans la mesure où les informations qu'ils renferment sont classées "top secret", a expliqué le porte-parole du département d'État, John Kirby. "Ces documents n'étaient pas estampillés 'classés secrets' au moment où ils ont été envoyés", a-t-il indiqué, ajoutant que le département d'État cherchait à déterminer si les informations contenues à l'intérieur étaient ou non 'classées' au moment où elles ont transité par le compte mail privé de Hillary Clinton.
L’équipe de campagne de la favorite des primaires démocrates a aussitôt réagi pour exprimer son opposition à cette décision: "C'est une reclassification complètement folle. Nous nous opposons fermement au blocage de la diffusion de ces e-mails. Depuis qu'elle a remis ces messages au département d'État il y a plus d'un an, Hillary Clinton a toujours demandé qu'ils soient mis à la disposition du public".
Cette affaire est à l'origine d'une tempête politique aux États-Unis, le sujet étant un des angles d'attaque privilégiés des adversaires républicains de la candidate démocrate. Ceux-ci n'acceptent pas qu'elle ait utilisé une messagerie privée à des fins professionnelles, une pratique normalement bannie par les règles de l'administration.
Or cette nouvelle révélation risque de jeter un froid sur la campagne de l'ancienne Première dame, embourbée depuis mars dernier dans cette controverse. Le système d'e-mails a été découvert par les enquêteurs parlementaires qui réclamaient les communications d'Hillary Clinton relatives à la Libye et à l'attaque de Benghazi en septembre 2012. L'ancienne Première dame a toujours affirmé qu'aucune information sensible n'avait jamais été mise en péril en raison du fait qu'elle utilisait cette messagerie privée.
"Rien que pour cela, elle est disqualifiée"
"Avec ces nouveaux détails selon lesquels des informations 'top secret' ont été trouvées sur son serveur secret, Hillary Clinton a enlevé tout doute: on ne peut pas lui faire confiance pour la présidence", a déclaré le chef de file du Parti républicain, Reince Priebus, dans un communiqué.
"Les tentatives d'Hillary Clinton pour contourner les lois transparentes de notre gouvernement en se reposant exclusivement sur un serveur non sécurisé installé dans son sous-sol ont mis notre sécurité nationale et nos efforts diplomatiques en danger. Si ce n'est pas disqualifiant pour la présidence, alors je ne sais pas ce que c'est", a déclaré Reince Priebus.
Le sénateur Marco Rubio, un des candidats à l'investiture républicaine pour la présidentielle, a estimé que Mme Clinton devrait être poursuivie en justice. "Si quelqu'un dans mon équipe faisait ce qu'elle a fait, vous savez ce qui se passerait ? Il serait viré et il serait poursuivi", a lancé Marco Rubio. "Rien que pour cela, elle est disqualifiée" pour aller à la Maison Blanche, a-t-il dit.
Le principal rival de Mme Clinton pour l'investiture démocrate, Bernie Sanders, a réagi avec modération, appelant à ce que l'affaire des e-mails "ne soit pas politisée".
Avec AFP et Reuters