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Procès Gbagbo : l’accusation montre des vidéos de tueries devant la CPI

Lors de la deuxième journée du procès de Laurent Gbagbo, des vidéos d'attaques présumées des forces gouvernementales ont été projetées par l'accusation à la Cour pénale internationale vendredi. Des partisans de l'ex-président ont crié au complot.

Au deuxième jour du procès historique de Laurent Gbagbo, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité, des vidéos d'attaques présumées des forces gouvernementales de l'ancien président ivoirien contre des civils et de cadavres alignés dans les rues d'Abidjan ont été projetées à la CPI par l'accusation ce vendredi 29 janvier.

L'accusation s’est particulièrement concentrée sur quatre incidents spécifiques, survenus pendant les cinq mois de violences qui ont fait plus de 3 000 morts des deux côtés, transformant en champ de bataille certaines zones du premier producteur mondial de cacao, moteur économique de l'Afrique de l'Ouest, jusqu'à l'arrestation de Laurent Gbagbo en avril 2011.

Cris scandalisés des pro-Gbagbo

La vidéo montre une forte explosion et des tirs. "Deux personnes ont été tuées par une grenade. Appelez une ambulance !", crie un opposant, alors que des corps inertes et ensanglantés sont traînés hors du champ des tirs.

Une deuxième vidéo, tournée lors d'une manifestation de femmes dans le quartier d'Abobo à Abidjan le 3 mars 2011, montre des forces pro-Gbagbo ouvrant le feu sur des femmes non armées, laissant des corps ensanglantés joncher les rues.

"Ces images ont été accueillies par des cris scandalisés de personnes pro-Gbagbo, qui ont fait le déplacement à La Haye, explique Pauline Simonet, envoyée spéciale France 24 à La Haye. Ils ont dénoncé un montage, un complot international."

Gbagbo impassible

Vêtu d'une chemise blanche, d'un costume et d'une cravate sombres, l'ancien chef d’État de 70 ans est resté, lui, immobile lors de la projection de ces vidéos. À la fin de l'audience, il a souri et a salué ses partisans, qui ont chanté l'hymne national ivoirien.

Laurent Gbagbo et son coaccusé Charles Blé Goudé, 44 ans, ex-chef de milice, sont poursuivis pour leur rôle dans la crise née du refus de Laurent Gbagbo de céder le pouvoir à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de l'élection présidentielle de fin 2010.

Accusés de meurtres, viols, actes inhumains et persécutions, Gbagbo et Blé Goudé ont tous deux plaidé non coupable à l'ouverture de leur procès jeudi. Laurent Gbagbo est le premier ex-chef d'État poursuivi par la CPI. Son procès qui doit durer entre trois et quatre ans, est un vrai test pour la Cour, entrée en fonction en 2003.

Avec AFP