
Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 14 janvier, l’anniversaire de la destitution du président Ben Ali en Tunisie et le bilan mitigé, cinq ans après. Les médias sénégalais face à la "question" de l’homosexualité. Et la restauration du Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci.
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On commence cette revue de presse internationale en Tunisie, où il y a 5 ans, jour pour jour, le président Ben Ali était destitué et contraint à l’exil.
5 ans après, «rêves, déceptions et ambitions», titre La Presse, qui rappelle que le 14 janvier 2011 a été « la journée qui a vu le processus révolutionnaire, enclenché le 17 décembre 2010 (par la mort de Mohammed Bouazizi), couronné par la fuite de l’ancien président en Arabie Saoudite et le triomphe de l’élan populaire qui appelait à mettre fin à l’étouffement des libertés, à l’éradication de la malversation, du népotisme et de la corruption. (Un élan qui) exigeait (l’accession des jeunes tunisiens) au statut de citoyens à part entière (et cherchait à mettre la Tunisie) sur la voie de la modernité et du progrès». 5 ans après, qu’en est-il? La Presse dresse un bilan mitigé, évoquant «la persistance du déficit économique, des tensions sociales, de la débâcle politique», qui feraient «revenir le pays à la case départ, celle de l’incertitude et de la peur». Le journal reconnaît que «du chemin sur la voie de la construction de l’Etat démocratique a été parcouru», mais regrette les «promesses électorales (abandonnées) en cours de route». Pour l'intellectuel tunisien Mezri Haddad, «le printemps arabe a détruit plus qu’il n’a construit». D’après Le Figaro, l’histoire semble «donner raison» à cet ancien ambassadeur à l’Unesco, qui a longtemps mis en garde contre la montée de l'islamisme qui accompagnerait, selon lui, la fin des dictatures dans le monde arabe. Dans l’entretien qu’il a accordé au journal, Mezri Faddad ne fait pas preuve de plus d’optimisme, rappelant que «depuis 2011, (son) pays est devenu le premier pays exportateur de main-d'œuvre djihadiste aussi bien en Libye qu'en Syrie». S’agissant de la vie politique, il assure que «même si elle est occulte, diffuse et sournoise, l'influence des islamistes n'a jamais été aussi grande. En cinq ans d'amateurisme révolutionnaire, les Frères musulmans tunisiens ont réussi à phagocyter toutes les structures de l'État». «Ils ont partiellement quitté le gouvernement, mais pas le pouvoir», prévient-il. Interrogé sur le fait de savoir si l'Europe et plus particulièrement la France ont tenu leur promesse d'aider la transition démocratique, il répond: «pas du tout». Tout cela est très sombre. Raison de plus, pour L’Humanité, de saluer «les forces progressistes (tunisiennes qui) ont (su résister) aux tentatives de déstabilisation et de détournement des ennemis de la démocratie». «D’autres combats attendent le peuple pour surmonter d’immenses difficultés. Mais le jasmin de la révolution est toujours en fleurs».
La jeune démocratie tunisienne aux prises avec une montée d’un islamisme qui ne menace pas seulement les pays arabes. C’est ce que tend à faire apparaître l’enquête de Slate Afrique sur la façon dont les médias sénégalais n'hésiteraient pas à jeter en pâture des homosexuels «pour satisfaire une population majoritairement musulmane et ne pas être largués par la concurrence». P our Seydi Gassama, qui dirige le bureau régional d'Amnesty International, les Sénégalais se seraient crispés, ces dernières années, sur la question. «La société sénégalaise, dit-il, est de plus en plus radicalement opposée à la question homosexuelle. Les gens ont l’impression que le phénomène homosexuel est en train d’exploser. C’est lié au phénomène médiatique. Subitement, on a l’impression que c’est un problème nouveau».
On termine avec tout autre chose, quoique, la restauration du Saint-Jean Baptiste de Léonard de Vinci exposé au Louvre. The Wall Street Journal revient sur le débat entre les experts sur le bien-fondé de cette restauration. Le Saint-Jean Baptiste de Vinci dont le sourire doux et étrange rappelle celui de la Joconde, dont beaucoup ont dit qu’il était le frère jumeau.
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