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Après le scandale Volkswagen, Renault défend toujours sa bonne conduite

Face au scandale des moteurs truqués Volkswagen, le constructeur automobile français Renault s’est toujours dit bon élève en matière d’émissions polluantes. Mais les perquisitions de la semaine dernière jettent le doute.

La révélation fin septembre du scandale Volkswagen (VW) et des fraudes aux tests anti-pollution a jeté le doute sur l’ensemble de l’industrie automobile. Les constructeurs français, eux, ont toujours juré "avoir respecté la réglementation". Pourtant, la perquisition de plusieurs sites du groupe Renault, début janvier, fait resurgir les inquiétudes.

"Renault respecte la réglementation"

À l’époque de l’affaire Volkswagen, Renault avait été très clair : la situation ne les concernait absolument pas. Le groupe français affirmait au Monde, le 24 septembre dernier : "L’ingénierie Renault respecte la réglementation [antipollution, NDLR], elle rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de dispositifs de manipulation permettant de contourner la réglementation sur les émissions [de polluants]."

Le constructeur français, à l’instar de ses homologues tricolores, a aussi soutenu la mise en place de tests européens sur route validant les tests en laboratoire, dans le souci d’éviter les fraudes.

En décembre dernier, dans un entretien au Figaro, Thierry Bolloré, le directeur délégué à la compétitivité de Renault, avait réaffirmé la fiabilité de ses moteurs : "[Des] tests ont déjà commencé, sur onze véhicules dont quatre Renault. Ils ont démontré, comme nous l'avons toujours dit, qu'aucune Renault n'est équipée d'un quelconque système de fraude ou de leurre antipollution."

"Les résultats des tests réalisés par la commission technique" présidée par la ministre de l'Écologie Ségolène Royal "nous ont été communiqués et attestent de l'absence de toute anomalie", réaffirme aujourd’hui le groupe.

Plus d'un milliard d’investissement pour limiter les émissions

Il avait également expliqué la volonté d’aller plus loin en modernisant les systèmes antipollution de la flotte Renault, annonçant un programme d’investissement de plus de 1,2 milliard d’euros pour moderniser les systèmes de recirculation de gaz d’échappements, afin de limiter les émissions polluantes.

À ceux qui accusaient Renault de soulager sa conscience en annonçant ce plan d'investissement, Thierry Bolloré avait répondu : "Même si nous ne trichons pas, nous devons tout faire pour garder cette confiance. C'est stratégique. Car, demain, nous embarquerons de plus en plus de technologies dans nos voitures, connectées et un jour autonomes. […] À l'aube de cette révolution, nous ne pouvons nous permettre de laisser la défiance s'installer."

Cependant, à la lumière des perquisitions du début de l'année, qui pourraient être liées à une enquête sur une fraude aux émissions polluantes, selon la CGT, la théorie d’un scandale Volkswagen bis refait surface. En tout cas, la Bourse n’a pas attendu les résultats de l’enquête : l’action Renault avait déjà perdu 20 % à la mi-journée.