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L'aide humanitaire arrive dans la ville de Madaya, assiégée par le régime syrien

Assiégée par les troupes du régime syrien, Madaya va enfin être ravitaillée. Un convoi d’aide humanitaire est arrivé lundi dans ville rebelle où la famine menace ses 42 000 habitants.

Un convoi d'aide est arrivé lundi 11 janvier dans l’après-midi à Madaya, près de Damas, une ville syrienne assiégée par l’armée du président Bachar al-Assad depuis plusieurs mois.

"Deux camions transportant de la nourriture et deux autres remplis de couverture sont entrés vers 17 h (15 h GMT) à Madaya" a affirmé à l'AFP un responsable du Croissant rouge syrien (Sarc).

Cette aide était attendue avec impatience par les 42 000 habitants de cette localité proche de Damas et de la frontière libanaise, qui, livrés à eux-mêmes, risquent la famine.

Leur situation a provoqué un tollé international et forcé le régime à autoriser l'accès à Madaya. L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a fait état de 28 personnes mortes de faim depuis le 1er décembre. L'opération d'aide menée par le Croissant-Rouge syrien et la Croix-Rouge concerne aussi deux localités chiites, Foua et Kafraya, qui sont pour leur part encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb (nord-ouest).

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"Il y a une cinquantaine de camions avec le sigle du Croissant-Rouge syrien, qui se dirigent vers Madaya et 21 autres" vers Foua et Kafraya, avait auparavant indiqué à l'AFP Pawel Krzysiek, porte parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Damas.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU fait parvenir de la nourriture, notamment du lait pour enfants. Le CICR fournit des médicaments en quantité suffisante pour trois mois ainsi que du matériel chirurgical pour soigner les blessés et des couvertures.

"Une prison à ciel ouvert"

Ces derniers jours, des activistes ont diffusé via les réseaux sociaux des photos et vidéos, dont certaines n’ont pu être authentifiées, montrant des enfants squelettiques à Madaya. Mais les partisans du régime syrien ont nié la gravité de la situation en affirmant qu'il s'agissait de photos truquées.

La ville assiégée est "une prison à ciel ouvert", a affirmé vendredi le directeur des opérations de MSF, Brice de le Vingne. "Il n'y a aucun moyen d'y entrer ou d'en sortir, juste y mourir".

La dernière fois que des convois humanitaires ont pu atteindre les villes rebelles de Madaya et de Zabadani ainsi que les localités de Foua et Kafraya remonte au 18 octobre.

Lundi, trois camions sont également entrés à Foua et trois autres à Kafraya, deux localités chiites encerclées par les rebelles à plus de 300 km de Damas dans la province d'Idleb (nord-ouest), selon une source militaire sur le terrain.

Avec AFP