La Centrafrique vote mercredi pour désigner son président et ses députés alors que les violences communautaires ont fait des milliers de morts et entraîné le pays dans une crise sans précédent.
Les Centrafricains votent mercredi 30 décembre pour les élections présidentielle et législatives. Une étape importante censée les sortir de trois ans de violences intercommunautaires qui ont entraîné ce pays très pauvre dans une crise sans précédent.
À Bangui, la capitale, de nombreux bureaux ont ouvert avec retard, notamment dans l'enclave musulmane du PK-5, où les opérations ont débuté en milieu de matinée à l'école de Koudoukou, cible de tirs de roquettes le 13 décembre lors du référendum constitutionnel.
Trente candidats briguent la présidence. En l'absence de sondage d'opinion, il est difficile de prédire qui l'emportera. Parmi les candidats les plus en vue figurent les anciens Premiers ministres Anicet-Georges Dologuélé (1999-2001), soutenu par le parti de l'ex-président François Bozizé, et Martin Ziguélé (2001-2003). Ce dernier a reçu mardi un soutien de taille avec le ralliement à sa candidature des milices chrétiennes "anti-balaka".
Les élections à la présidence et à l'Assemblée nationale, plusieurs fois repoussées, étaient à l'origine prévues dimanche. Un problème d'acheminement des urnes et de formation des assesseurs a contraint les autorités à reporter le scrutin de trois jours. En septembre, les troubles qui avaient éclaté dans la capitale, Bangui, avaient également contraint les autorités à repousser le scrutin.
Les Centrafricains inscrits en masse sur les listes électorales
Dans ce pays de 4,8 millions d'habitants, essentiellement rural, les habitants se sont massivement inscrits sur les listes électorales et se pressaient dans les centres électoraux avant le vote pour récupérer leurs cartes, déclarant, unanimes, "vouloir la paix et ne plus entendre le bruit des armes".
Le renversement du président François Bozizé, en mars 2013, par la rébellion à dominante musulmane Séléka de Michel Djotodia, a précipité le pays dans un cycle de violences intercommunautaires qui a culminé fin 2013 par des massacres et le déplacement de centaines de milliers de personnes.
itMichel Djotodia a finalement été contraint à la démission début 2014, dans la foulée d'une intervention militaire internationale sous la conduite de la France, ancienne puissance coloniale.
Dirigée depuis par la présidente de transition Catherine Samba-Panza, la Centrafrique a une économie détruite, sous perfusion des bailleurs qui, France en tête, ont poussé à l'organisation rapide d'élections malgré l'insécurité persistante.
Au vu du nombre de candidats, les opérations de dépouillement de ce scrutin et de centralisation des résultats s'annoncent longues. Un éventuel et probable second tour est prévu le 31 janvier.
Avec AFP et Reuters