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"Les huit salopards", Will Smith ou DiCaprio... quand Hollywood se fait doubler par les pirates

Au grand dam d'Hollywood, des pirates informatiques ont devancé la sortie en salle d'une série de films à gros budget en les publiant sur Internet.

Pour Hollywood, le père Noël a vraiment été une ordure, cette année. Le démarrage en fanfare du dernier "Star Wars" a quelque peu occulté le côté obscur de la Force qui, depuis le 20 décembre, donne des sueurs froides aux grands studios de cinéma. Un groupe de pirates informatiques, qui se fait appeler Hive-CM8 ou parfois seulement CM8, affirme détenir des copies d’une quarantaine de films américains à gros budgets qui doivent être diffusé cette fin d’année ou au premier trimestre 2016. Il les met en ligne les uns après les autres sur Internet où n’importe qui peut les télécharger en toute illégalité.

Le prochain Quentin Tarantino, "Les huit salopards" et "The Revenant", le western avec Leonardo DiCaprio, ont été les premiers de cette série à être mis à la disposition des internautes, et ce, dès le 21 décembre. Point commun entre ces deux films : aucun des deux n’est encore disponible en salle. La majorité des long-métrages que Hive-CM8 distribue ainsi illégalement sont d’ailleurs des exclusivités que les spectateurs ne sont pas censés visionner avant plusieurs jours, voire même parfois mois.

Steve Jobs, Will Smith et Rocky

Hollywood a déjà eu affaire à des films mis en ligne illégalement avant leur sortie officielle (comme le film d’action "Expandable 3" en 2014) mais jamais autant en si peu de temps. La liste des œuvres ainsi piratés comprend "Creed" (le spin-off de Rocky), "Steve Jobs", le film britannique de gangsters "Legend" ou encore "Seul contre tous" qui marque le retour de Will Smith sur grand-écran. Hive-CM8 a également distribué quelques films à gros budgets déjà en salle depuis quelques semaines comme le nouveau James Bond "Spectre" et le dernier Steven Spielberg "Le pont des espions".

Comment ce groupe a-t-il pu mettre la main sur un tel trésor cinématographique ? Hive-CM8 semble avoir profité de la fin d’année, souvent propice à ce type de fuites car elle marque le début de la saison des prix, tel que les Oscars. De ce fait, raconte le site "Business Insider", les studios envoient des copies de leurs films aux jurys, à des producteurs en vue ou encore à certains journalistes triés sur le volet. Les pirates ont intercepté ces envois, affirme le site spécialisé dans la scène du partage de fichiers Torrentfreak.

C’est en tout cas ce qui s’est passé avec "Les huit salopards". Le film qui circule actuellement sur Internet provient d’un DVD envoyé à Andrew Kosove, l’un des producteurs les plus importants de la Côte Ouest, a établi l’enquête du FBI. Accusé d’être à l’origine de la fuite, ce ponte du cinéma américain a affirmé au journal "Hollywood Reporter" qu’il "n’avait jamais eu entre les mains le DVD" tout en reconnaissant qu’il a bien été envoyé à son bureau. Les pirates de Hive-CM8 semblent donc disposer d’un réseau de relais dans les antichambres de certains puissants d’Hollywood.

Arrêt brutal de la diffusion

Depuis cette fuite, le fichier illégal du film de Quentin Tarantino a été téléchargé plus d’un million de fois et des DVD "pirates" sont en vente en Chine, affirme "Hollywood Reporter". Une mésaventure qui risque de coûter cher à la "Weinstein Company", la société productrice de "Les huit salopards".

Cette technique pour récupérer les films explique aussi pourquoi "Star Wars : le réveil de la Force" manque à l’appel de cette liste de blockbuster. Disney n’a envoyé absolument aucun DVD en avance de la sortie du septième épisode de la saga de la "Guerre des Étoiles".

Reste à savoir quels sont les autres films que Hive-CM8 a encore dans sa hotte. Il est possible que les internautes ne l’apprennent jamais : le groupe de pirates a décidé, lundi 28 décembre, de ne pas mettre en ligne les autres long-métrages. Ils affirment devoir faire profil bas après la mise en ligne "par erreur" d’une image compromettante pour eux qui pourraient aider le FBI à les identifier. Quitte à revenir une fois la tempête médiatique passée ?