logo

Une enquête s’ouvre à Paris contre des policiers accusés de violence sur des jeunes

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire vendredi après la plainte déposée par dix-huit adolescents qui accusent des policiers du commissariat du XIIe arrondissement de Paris de violences, d'agressions sexuelles et d'insultes racistes.

"Singes", "vieille tête de noire", "Libanais de merde". Après avoir été victimes d’insultes racistes, dix-huit adolescents parisiens ont décidé de porter plainte contre des policiers du commissariat du XIIe arrondissement de Paris, jeudi 17 décembre. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire vendredi à la suite du dépôt de plainte qui vise une dizaine de policiers, également accusés de violences, et d’agressions sexuelles à l’encontre des jeunes, d’après une source judiciaire.

Les adolescents, âgés de 14 à 18 ans, ont signalé des faits de "violences volontaires aggravées", "agression sexuelle aggravée", "discrimination", "séquestration" et "abus d'autorité", qui auraient été commis entre l'été 2013 et l'été 2015. Certains ont rapporté que des agents leur mettaient "des doigts dans les fesses", d'autres qu'ils avaient été "contraints de se déshabiller" devant les policiers, d'autres ont encore affirmé avoir été "gazés au visage avec de la bombe lacrymogène", a rapporté une source proche du dossier, confirmant une information du "Monde". Ils dénoncent également des faits de violence comme des coups de poings au visage, dans les côtes ou dans le dos.

Commissariat et mairie étaient avertis

"Les faits relatés sont d'une extrême gravité. S'ils devaient être avérés, il conviendrait de les sanctionner avec la plus grande fermeté", a réagi dans un communiqué Catherine Baratti-Elbaz, maire du XIIe arrondissement, ajoutant avoir appris le dépôt de plainte par la presse.

"Les politiques se sont engagés à lutter contre la discrimination raciale et sociale. Rien n'a été fait. Nous sommes aujourd'hui obligés d'aller en justice pour faire respecter leurs droits", a déploré leur avocat Slim Ben Achour. "Des éducateurs se sont rapprochés du commissariat pour évoquer ces problèmes, la mairie a été avertie. Ces démarches de médiation n'ont rien donné, et il y a même eu des représailles des policiers sur certains jeunes", a-t-il assuré.

"La mairie a été avertie qu'il y avait des problèmes entre la police et des jeunes, mais pas des faits aussi graves", a expliqué un porte-parole de la mairie du XIIe arrondissement, ajoutant qu'un "dialogue" avait été initié par les élus entre les jeunes et la police.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", a été saisie de l’affaire. 

Avec AFP