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Les États-Unis durcissent leurs conditions d'exemption de visa

Dans le cadre du vote de la loi budgétaire, les parlementaires américains ont approuvé, vendredi, le durcissement des conditions du programme d'exemption de visa pour les voyageurs, en majorité européens, ayant visité des pays jugés "à risque".

Comme une lointaine réplique du séisme sécuritaire provoqué par les attentats de Paris et de Saint-Denis le 13 novembre, les États-Unis vont durcir les conditions de leur programme d’exemption de visas.

Certains touristes, dont de nombreux Européens, ne pourront ainsi bientôt plus entrer sur le territoire sans ce sésame, s'ils ont récemment visité des pays qualifiés de "paradis du terrorisme", selon une loi adoptée vendredi 18 décembre par le Congrès américain.

Concrètement, les ressortissants de 38 pays, dont 30 européens, ayant foulé le sol de l’Irak, de la Syrie, du Soudan ou de l’Iran depuis le 1er mars 2011 ne pourront plus prendre l'avion vers les États-Unis sans avoir obtenu préalablement un visa auprès d'un consulat américain, comme c’est le cas par ailleurs pour les citoyens des autres pays non privilégiés, Chinois, Brésiliens ou Polonais.

Ceux qui ont la double nationalité avec ces quatre pays ou d'autres désignés à risque par Washington sont aussi concernés par ce durcissement des conditions d'entrée sur le territoire américain. La mesure sur les exemptions de visa est inscrite dans la grande loi budgétaire approuvée définitivement par la Chambre des représentants puis le Sénat, à une grande majorité, vendredi.

Vingt millions de visiteurs chaque année sans visa

Cette réforme est l'une des réponses des parlementaires américains aux attentats de Paris, dont certains des auteurs français et belges auraient potentiellement pu prendre l'avion pour New York sans être repérés. Les élus estiment qu'une procédure de visa, avec un entretien avec un agent consulaire et la prise d'empreintes digitales et d'une photo, permettra de bloquer toute infiltration, en croisant ces informations avec des bases de données des services de renseignement.

Aujourd'hui, environ 20 millions de personnes viennent chaque année sans visa aux États-Unis pour des séjours de moins de 90 jours, dont quelque 13 millions d'Européens, avec pour seule formalité le formulaire en ligne Esta. Ni l'Union européenne ni les autorités américaines n'ont d'estimation sur le nombre de voyageurs potentiellement affectés.

Avec AFP