Moins de 24 heures après avoir découvert "Le Réveil de la force", dans des conditions relevant quasiment du secret-défense, la critique hexagonale a rendu son verdict : mission accomplie pour J. J. Abrams, le réalisateur désigné par Disney pour piloter la nouvelle trilogie  "Star Wars"

En ce mercredi 16 décembre, jour de sortie française du tant attendu septième épisode de la saga – les fans américains, eux, devront encore patienter deux jours – , la majorité des titres de la presse tricolore n’a pas hésité à dégainer les superlatifs. "Certainement le meilleur ‘Star Wars’", titre ainsi "L’Obs", qui ose voir dans ce septième opus un sérieux concurrent à "L’Empire contre-attaque" jusqu’alors unanimement considéré comme le top du top de la geste lucassienne. Dans un même élan enthousiaste, "Metronews" se félicite de ce que J. J Abrams ait "(re)trouvé la formule magique", dix ans après une "deuxième trilogie décevante". Idem pour "Télérama" qui sait gré au créateur de la série "Lost" d’avoir su "réveiller" l’esprit de la saga.

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"Perpétuer l'héritage tout en respectant les fondamentaux", tel est le défi relevé par ce septième opus, résume RFI. Comme "Mad Max : Fury Road" quelques mois plus tôt, "Le Réveil de la force" a su réactiver son mythe tout en préservant l’essence des origines, se réjouissent les critiques. C’est là toute la réussite de J. J. Abrams, selon "Le Figaro" : "S’être davantage réclamé de la trilogie originale que celle qui est sortie entre 1999 et 2005". Pour ce faire, l’enfant prodige d’Hollywood "a privilégié un tournage au plus près des comédiens" tout "en essayant de limiter les effets spéciaux numériques au strict minimum." Plus psychanalytique, "Libération" s’enflamme pour un nouvel épisode qui "arpente le territoire œdipien de la saga en injectant sa marque de fabrique au cœur de l’énorme machine hollywoodienne".

La déférence dont témoigne J. J. Abrams à l’égard du mythe n’a toutefois pas eu les effets paralysants tant redoutés par les fans. "Cet immense respect pour l’identité de la saga, cette façon assez modeste qu’a le cinéaste de se mettre au service d’une entité qu’il considère manifestement comme plus grande que son univers propre, s’accommode toutefois d’un certain nombre d’innovations", écrit "Les Inrocks" qui, sous la plume de Jean-Marc Lalanne, parle de "l’un des meilleurs films de l’année".

Même si, pour "L’Express", le scénario pêche un peu par manque d’originalité, la mise en scène, elle, parvient "à emmener le tout avec un rythme crescendo, proposant de l'action soutenue et de grandioses combats (aussi bien spatiaux qu'au sabre laser)", se réjouit "L’Obs".

Dans ce concert de louanges, une autre voix s’élève toutefois. Celle de Jean-Michel Frodon qui, dans Slate.fr, fustige un "petit film pour grand phénomène". "Si on considère que, d’une manière générale, les films sont faits pour les spectateurs, ‘Star Wars, épisode VII : le réveil de la force’ n’est donc pas un film. C’est un concept destiné à la fois à satisfaire les fans, à démultiplier leur fanatisme, et à l’étendre à de nouveaux adeptes. La sortie mondiale de ce sommet de l’addiction régressive s’apparente à une sorte de Nutella-party planétaire, mais aux enjeux financiers conséquents." Pas tendre.

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La patte du réalisateur semble néanmoins bien loin de rebuter tout le monde. Au contraire. La majorité des critiques estiment effectivement que la première copie signée J. J. Abrams place la suite des événements sous de bons auspices. "Cette franchise, on en est maintenant sûr, a encore de beaux jours devant elle…", veut croire "Metronews". "Message à Hollywood : confiez-lui 'Indiana Jones 5', ou même le prochain James Bond", conclut "L’Express". Il semblerait que la "Abramsmania" soit en train de supplanter la "Starwarsmania"…