Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 16 décembre, la coalition islamique contre l'organisation État islamique annoncée par l’Arabie saoudite, les discussions russo-américaines sur la Syrie, le cinquième débat républicain. Et un peu de politique-fiction.
Cette coalition inédite témoigne de la volonté de ne pas laisser le monopole de l’islam à l'organisation État islamique . L’Egypte, la Turquie, la Tunisie, le Pakistan et le Sénégal en font partie, mais pas l’Iran, l’Irak, ni la Syrie, relève La Croix, qui a demandé à Jean-Vincent Brisset si cette coalition créée par Riyad est «crédible». Pour ce chercheur, qui évoque une alliance «hétéroclite» de pays dont certains pensent «que ce qui peut leur amener un peu de moyens d’action ou d’argent est toujours bon à prendre», l’intérêt de l’Arabie saoudite est de «mettre en place un ensemble de nations strictement sunnites pour d’abord en finir avec Assad, et ensuite éventuellement» le groupe Etat islamique.
«Cette alliance est-elle réelle?», s’interroge aussi The Guardian, qui rapporte que l’annonce du ministre de la Défense saoudien, le prince Mohamed Ben Salman, a pris tout le monde de court, et pourrait témoigner de la volonté du royaume de recentrer ses efforts sur la lutte contre l'organisation État islamique - à condition que le cessez-le-feu conclu au Yémen tienne.
«Les Saoudiens adorent les coalitions, mais celle-ci est pleine de trous», prévient The Independent, qui mentionne le jeune âge de Mohamed Ben Salman, 35 ans, et relève l’absence dans cette alliance du plus grand pays musulman, l’Indonésie.
Du côté de la presse arabe, les points de vue sont très partagés. Si Asharq Al Awsat, le journal panarabe basé à Londres et financé par l’Arabie saoudite, salue une alliance qui va contribuer à «éradiquer des organisations terroristes qui ont horrifié le monde entier et terni l’image de l’islam», le quotidien libanais Al Akhbar, proche du Hezbollah, chiite, dénonce une coalition menée par des «impuissants», entendez les Saoudiens, accusés de «jeter de l’huile sur le feu» dans la région.
De son côté, la coalition internationale dirigée par les États-Unis poursuit ses discussions avec la Russie. D’après The Wall Street Journal, le secrétaire d'État américain John Kerry, en visite hier à Moscou, aurait fait part de son «inquiétude» à Vladimir Poutine au sujet des bombardements russes qui ont visé «les rebelles modérés et non les djihadistes de l'organisation État islamique».
The Wall Street Journal qui rapporte que la Russie est toujours sous le choc après la diffusion, au début du mois, d’une vidéo montrant un djihadiste russe, Anatoly Zemlyanka, égorgeant un de leurs compatriotes accusé d’espionnage au nom de l'organisation État islamique. Malgré les frappes et les revers, l’organisation continue de susciter des vocations, notamment d’Arabes israéliens, selon Libération.
Cette menace du groupe jihadiste a été évoquée hier lors du 5ème débat des républicains, aux Etats-Unis. D’après The Washington Post, les candidats se sont «écharpés», mais tous ont promis de faire preuve, s’ils étaient élus, de fermeté et de détermination face à la faiblesse supposée de Barack Obama. L’institut de sondage Ipsos s’est amusé à tester les chances des candidats à la présidentielle face aux héros de la guerre des étoiles. Conclusion: «l’ordre des Jedi est beaucoup plus populaire que les républicains et les démocrates», d’après The Daily Beast.
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