logo

"Contre le FN: tous à côté de la plaque ?"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 8 décembre, comment l’arrivée en tête du FN au premier tour des régionales dans six régions «monopolise» les débats, la recherche d’explications à sa percée, et les stratégies à droite et à gauche pour tenter de la limiter.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan sur Facebook
A la Une de la presse française, ce matin, toujours, la présence du Front national partout au second tour des régionales.
Sa percée «monopolise» les débats, relève la Croix, qui explique que si le parti de Marine Le Pen nourrit autant de questions, c’est parce qu’il bénéficie d’un vote d’adhésion, et plus seulement de protestation - ce qui va lui permettre d’obtenir un nombre record de conseillers régionaux, et «d’avoir une notabilité et une visibilité préalables à de futures victoires, notamment aux législatives de 2017», d’après le sociologue Sylvain Crépon. Le FN avance, donc, mais «rien n’est joué», prévient le Parisien, qui rapporte que la gauche et la droite ont «revu leurs stratégies pour le second tour» - et «peuvent encore contrarier les projets des Le Pen». D’après les Echos, qui estiment que le FN «pourrait gagner de nouvelles voix dimanche prochain», le PS et les Républicains doivent tirer «les douloureuses leçons du premier tour».
Mais c’est là toute la difficulté. Leitmotiv depuis hier: «comment en est-on arrivé là?». «Comment un parti réactionnaire et xénophobe, animé, quoi qu’il en dise, par une idéologie contraire aux valeurs de la République, et porteur de propositions aussi démagogiques que dangereuses, peut-il apparaître comme un recours à plus d’un électeur sur quatre? », s’interroge le Monde. «Comment en est-on arrivé là?», répète Libération, qui livre autant de réponses à cette question qu’il existe de sensibilités politiques. C’est sur cette toile de fond que la gauche et la droite «cherchent la riposte», titre le Figaro, qui raconte comment les socialistes et les Républicains «tentent de rassembler leur camp». En pure perte? D’après Libération, contre le FN, «tous (seraient) à côté de la plaque». Diabolisation, dénigrement: «depuis 30 ans, toutes les stratégies politiques censées contrer le Front national se sont révélées inefficaces», accuse le journal.
A gauche, Manuel Valls a demandé aux têtes de liste des régions Paca, Nord et Grand Est, de se désister en faveur des Républicains pour faire barrage au FN. Le candidat du Grand Est, Jean-Pierre Masseret, refuse d’obtempérer, d’après le Parisien, qui raconte les «techniques» auxquelles Valls a eu recours pour tenter de lui tordre le bras - en vain, constatent les Echos, qui évoquent le «sacrifice calculé» du PS: «si le Parti socialiste a décidé de se priver de quelques élus dans trois régions, c’est pour mieux mobiliser la gauche dans les autres».
A droite, Nicolas Sarkozy a fait adopter hier par son parti le principe du «ni ni», ni retrait en faveur, ni fusion avec le PS. Selon le Figaro, François Fillon et Alain Juppé auraient décidé de soutenir sa stratégie, pour éviter le spectacle de déchirements internes entre les deux tours – mais ils se préparent demander des comptes à Nicolas Sarkozy dès le lendemain du second tour. «Les débats seront rugueux », prévient l’Opinion. Leurs entourages expliquent que l’ex-chef de l’Etat ne perd rien pour attendre. Le Parisien rapporte ces propos d’un ancien ministre: «le vrai perdant de la soirée c’est lui, et il le sait». Pour Sarkozy, qui se présentait comme le meilleur «rempart» contre le FN, l’affaire se complique.
Retrouvez tous les matins sur France 24 la Revue de presse française (du lundi au vendredi, 6h23-7h10-10h40 heure de Paris) et la Revue de presse internationale (du lundi au vendredi à 9h10 et 13h10). Suivez également tous les week-ends en multidiffusion la Revue des Hebdos.