Mohamed S., un proche d'Hasna Aït Boulahcen et du logeur de Saint-Denis, Jawad Bendaoud, a été à son tour mis en examen, samedi, dans l'enquête sur les attentats de Paris. Il n'est toutefois pas soupçonné d'avoir joué un rôle actif dans les attaques.
Un délinquant de 25 ans, soupçonné d'avoir aidé à offrir un refuge à Abdelhamid Abaaoud, a été mis en examen et écroué, samedi 5 décembre, dans l'enquête sur les attentats de Paris, dont un des auteurs présumés, Salah Abdeslam, reste introuvable.
Conformément aux réquisitions du parquet, Mohamed S., dont l’identité complète n’a pas été fournie, a été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, a annoncé une source judiciaire. Il est un proche de Jawad Bendaoud qui, contre rémunération, est soupçonné d’avoir fourni un appartement de Saint-Denis au jihadiste belge Abaaoud.
Bendaoud a lui-même été mis en examen et placé en détention le 24 novembre. Les deux hommes, qui ne semblent pas liés à la mouvance islamiste radicale, s’étaient rencontrés en détention en 2011.
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Les enquêteurs belges ont retrouvé un virement de 750 euros, du mardi 17 novembre, depuis une agence bruxelloise de Western Union, vers le compte de la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen. C'est ce jour-là qu'elle va récupérer son cousin dissimulé dans une zone d'entrepôts d'Aubervilliers.
Surveillée à son insu, Aït Boulahcen a été vue par les enquêteurs discutant avec Jawad Bendaoud, un petit caïd de quartier. Cet homme à tout faire des "marchands de sommeil" de Saint-Denis était entré en contact avec Aït Boulahcen via Mohamed S., qui, par le passé, avait fourni de la cocaïne à la jeune femme, selon une source proche du dossier.
Les déplacements d'Abdeslam avant les attentats, point crucial de l’enquête
Mais ce sont les huit hommes inculpés et écroués en Belgique qui semblent intéresser plus directement l'enquête sur la cellule qui a fomenté et mené les attentats.
Vendredi, le parquet fédéral belge a par ailleurs annoncé que les enquêteurs recherchaient les deux hommes contrôlés le 9 septembre en Autriche avec Salah Abdeslam. Non identifiés, ils avaient produit deux fausses cartes d'identité belges au nom de Samir Bouzid et Soufiane Kayal.
Ces mêmes faux documents ont été utilisés pour le virement à Hasna Aït Boulahcen et pour louer une maison dans le sud de la Belgique, présentée par la presse belge comme une possible planque pour le commando.
Quant à Abdeslam, qui semble avoir renoncé à se faire exploser le 13-Novembre pour une raison encore inexpliquée, sa cavale se poursuit. Aidé par plusieurs personnes dans sa fuite, il a disparu après une ultime trace laissée lors d'un contrôle routier dans le nord de la France quelques heures après les attaques menées à Paris et Saint-Denis.
Les allers-retours d'Abdeslam, qui a loué de nombreuses voitures dans les semaines précédant les attaques, sont un point crucial pour comprendre la genèse des attaques du 13 novembre.
Une voiture louée par ses soins a ainsi été localisée à Budapest le 17 septembre. Selon les autorités hongroises, il s'y serait rendu pour "recruter une équipe" de jihadistes parmi les migrants. Une source proche de l'enquête en France se montre toutefois plus circonspecte sur ce point.
Avec AFP