
Mathieu Valbuena s'est exprimé publiquement sur l'affaire de la sextape. Dans les colonnes du "Monde", il accuse son coéquipier Karim Benzema de l'avoir "indirectement" incité à céder au chantage. La FFF a décidé de se porter partie civile.
Dans un entretien publié vendredi 27 novembre dans le journal "Le Monde", Mathieu Valbuena a donné pour la première fois sa version sur l’affaire de la sextape. Le joueur de l’Olympique Lyonnais estime que son coéquipier des Bleus Karim Benzema l’a "indirectement" incité à payer les personnes qui le faisaient chanter pour ne pas diffuser cette vidéo.
"Inciter, ça veut dire : Il va falloir que tu payes indirectement", répond Valbuena au quotidien, qui lui demande si Benzema ne l'a pas simplement incité à voir les maîtres-chanteurs, sans faire réellement pression sur lui.
"Dans sa façon de parler, il n'a pas été agressif, il ne m'a pas parlé d'argent concrètement, directement, mais quand tu insistes pour me faire rencontrer quelqu'un... pffff. Moi, j'ai jamais vu quelqu'un qui va faire détruire une vidéo gratuitement juste parce qu'il m'adore ! Faut éviter de prendre les gens pour des idiots", a également déclaré Mathieu Valbuena.
"Je ne peux être que très, très, très déçu, et constater que la relation avec Karim, elle n'est pas aussi sincère qu'il pouvait peut-être le prétendre", insiste le joueur qui explique par ailleurs que pour lui, plus encore que le racket en soi, c'est l'implication d'un "collègue de l'équipe de France" qui est difficile à encaisser.
La FFF se porte partie civile
L’attaquant du Real Madrid Benzema a été mis en examen le 5 novembre, notamment pour "complicité de tentative de chantage", avec interdiction de rencontrer son coéquipier. Les deux footballeurs ne peuvent donc plus jouer ensemble à quelques mois de l'Euro-2016 organisé en France.
Cette affaire touche ainsi de plein fouet l’équipe tricolore et risque de la fragiliser en pleine préparation de la compétition. La Fédération française de football (FFF) a d’ailleurs annoncé, vendredi, qu’elle se portait partie civile. Elle pourra avoir désormais accès au dossier. Dans un communiqué, la FFF explique également qu'elle pourrait, "en fonction de l'évolution du dossier, prendre toutes les mesures adaptées à la situation". En d’autres termes, la fédération pourrait sanctionner tel ou tel joueur concerné.
Le nom de Samir Nasri évoqué dans l’enquête
D’après des sources proches de l’enquête, Karim Benzema a reconnu en garde à vue qu'il devait "servir d'intermédiaire" entre son "ami" d’enfance Karim Zenati et Mathieu Valbuena dans ce chantage à la "sextape". Après avoir dans un premier temps nié tout rôle, la star des Bleus est revenu sur ses premières déclarations lors de sa troisième audition.
"Je suis embarrassé par rapport à mon ami Karim Zenati, parce que, quand il est sorti de prison et même quand il était dedans, je me suis occupé de lui. Nous sommes vraiment très proches",a confié Benzema en préambule. "Je devais servir d'intermédiaire et faciliter la mise en rapport entre Mathieu et Karim Zenati", a-t-il décrit. Quatre hommes, dont Karim Zenati, ont aussi été mis en examen et écroués dans cette affaire.
Au cours de son entretien avec "Le Monde", Mathieu Valbuena a également mentionné le nom de son ancien coéquipier à Marseille et en équipe de France Samir Nasri. Selon lui, il se serait aussi proposé pour jouer les intermédiaires. "Oui, pfff. Après, c’est quelqu’un qui n’est plus en sélection. Mes relations ont toujours été difficiles avec Nasri. Maintenant, plus rien ne me surprend. Quand tu es dans une histoire de racket et que tu trouves ces noms-là, c’est presque comme si tu étais chez les fous", a expliqué Valbuena.
En réponse, le joueur de Manchester City Samir Nasri a démenti toute participation à cette affaire de chantage : " Tout le monde dans le football avait entendu parler de cette histoire de 'sextape'. Moi, je n’ai pas voulu m’en mêler, je gagne très bien ma vie, je joue au football, je ne veux pas profiter du malheur des gens ".
Avec AFP