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"Des trous dans la raquette"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 19 novembre, l’assaut de Saint-Denis, au cours duquel deux terroristes présumés ont été tués, et huit interpellés, hier. Parmi les forcenés tués, le commanditaire présumé des attentats de vendredi dernier, selon The Washington Post.

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Avant de commencer notre tour d’horizon de la presse française, ce matin, un coup d’œil, tout d’abord, au Washington Post, qui rapporte que le commanditaire présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud, aurait été tué dans l’assaut mené hier à Saint-Denis. C’est une information que n’ont pas confirmée, pour le moment, les autorités françaises, et que le quotidien américain tiendrait de «hauts gradés européens». Le procureur de la République de Paris, François Molins, qui a donné une conférence de presse hier soir, a uniquement confirmé que ce suspect ne faisait pas partie des huit personnes placées en garde à vue après l’opération de Saint-Denis, et prévenu que l’identification des corps, y compris celui de la femme qui se serait fait exploser à l’arrivée de la police, serait compliquée par «l’état des corps et des débris des corps» retrouvés sur les lieux.
Abdelhamid Abaaoud qu’on retrouve à la une de Libération comme celui qui incarne «le visage de la terreur», selon Libé, pour qui le djihadiste «incarne les failles des services de renseignement européens». Des services confrontés à «l’extrême mobilité des terroristes», et fragilisés par une coopération jugée «insuffisante». Si Abaaoud a bien été tué dans l’opération d’hier, comment cet homme, qui est ou était considéré comme l’un des plus dangereux éléments du groupe Etat islamique, a-t-il pu se retrouver aux portes de Paris? Libération rappelle que le djihadiste de nationalité belge, parti en Syrie en 2013, s’était vanté d’avoir pu effectuer au moins deux allers-retours entre la Belgique et l’auto-proclamé califat jusqu'au début début de cette année. Le Figaro dénonce les «béances» des contrôles aux frontières de l’Europe. Des contrôles qui se révèleraient défaillants jusque dans les aéroports. Le journal va jusqu’à évoquer des aéroports qui seraient des «passoires» pour les terroristes. «Q u’ils soient français ou étrangers, les djihadistes prennent l’avion et franchissent les frontières comme on prend le métro», assure le Figaro. La technique serait simple: «il suffit qu’un djihadiste effectue des sauts de puce en Europe avant de rejoindre la Syrie, ou après en être revenu, pour qu’il ait des chances sérieuses d’échapper aux contrôles», une technique dite des «vols fractionnés». D’après le Figaro, la parade à ces mouvements, le système du PNR, devait être mis en place à Roissy depuis le mois de septembre, mais ce système, non seulement tarderait à fonctionner pour des raisons techniques, mais serait paralysé par le fait que Paris est tributaire d’une Europe qui piétinerait sur le projet d’un PNR européen, qui permettrait à tous les PNR nationaux l’Union de s’aligner sur les mêmes règles de fonctionnement. Des «trous dans la raquette» dont aurait bénéficié, donc, Abdelhamid Abaaoud.
S’agissant de l’assaut de Saint-Denis, le patron du Raid raconte une opération d’une violence inouïe. Les forces de l’ordre ont mis plus de 7 heures pour venir à bout des forcenés. 7 heures d’assaut, 5000 munitions, d’après le Parisien, auquel Jean-Michel Fauvergue a expliqué que ses hommes se sont retrouvés «sous un feu nourri, avec de vrais professionnels» face à eux. «Ils était hyper-motivés. Après une longue rafale, nous avons entendu une forte explosion. Les vitres de l’appartement ont volé en éclats, soufflées de l’intérieur vers l’extérieur. C’est alors que nous avons vu un corps humain, une tête de femme passer par la fenêtre et atterrir sur le trottoir, côté rue. Un kamikaze venait de se faire exploser». Dans l’entretien qu’il a accordé au site du Figaro, il dit ceci: «la femme s’est fait sauter toute seule dans l’appartement, en espérant que la force de l’explosion nous touche». S’il est confirmé que tel a été le cas, rappellent les Echos, ce serait une première en France. Dans ce cas, comment interpréter cette évolution? Serait-le le signe d’une pénurie de kamikazes sur le territoire français? Une tactique pour obliger la police à soupçonner deux fois plus de personnes dans la rue? Ou tout simplement une façon de frapper l’opinion?
Cet assaut a probablement permis d’éviter de nouveaux attentats. «La police porte un premier coup aux terroristes islamistes», titre le Figaro. D’après 20 minutes, le commando «était prêt à tuer» - ce qu’a confirmé, hier, le procureur de la République de Paris.
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