
L'homme qui, durant un enregistrement de plusieurs minutes, revendique les attentats de Paris au nom de l'EI a été identifié, mardi, comme étant Fabien Clain. Ce Toulousain de 36 ans est considéré comme un vétéran des filières jihadistes françaises.
Son nom est bien connu des services anti-terroristes français. Fabien Clain, surnommé "Omar" et actuellement en Syrie, serait “très probablement” celui qui a lu le texte de revendication des attentats du 13 novembre, au nom du mouvement terroriste de l'organisation de l’État islamiste (EI), d’après plusieurs sources proches de l’enquête citées par divers médias. Les policiers auraient réussi à identifier sa voix sur l’enregistrement audio diffusé au lendemain des attaques kamikazes.
À 36 ans, ce Toulousain d’origine réunionnaise est déjà un vétéran du jihadisme. Il apparaît dans les rapports de surveillance des renseignement généraux dès 2001. Fabien Clain est alors l’un des membres actifs de la communauté islamiste de l’Artigat, du nom d’un petit village d’Ariège, dirigé par Olivier Corel, un français d’origine syrienne connu sous le nom de l’”émir blanc”. C’est au sein de ce groupe, considéré comme l’un des berceaux du jihadisme français, que Fabien Clain rencontre Abdelkader Merah et Sabri Essid, les frère et beau-frère de Mohamed Merah (auteur des tueries de Toulouse), raconte le quotidien “Liberation”, qui a consacré en 2014 un long article à la trajectoire de ce français devenu en 10 ans un cadre de l’EI en Syrie.
Correspondance avec Mohamed Merah
Après ce passage par l’Ariège, Fabien Clain s’est rapproché de Mohamed Merah. Il entretient une correspondance écrite avec l’auteur des tueries de Toulouse et Montauban en 2012 depuis sa cellule de prison. Il avait été condamné en 2009 pour avoir animé une filière d’acheminement vers l’Irak.
À sa sortie de prison, en août 2012, quelque mois après les tueries de Toulouse et Montauban, il s'installe en Normandie et porte plainte contre un reportage de France 2 qui le présente comme un proche du terroriste. "C’était une catastrophe. Tout le monde s’est passé le mot très rapidement, confie-t-il aujourd’hui. J’ai vite été assimilé au tueur d’enfants…", a-t-il expliqué au site 20 minutes en 2013. Il estimait alors que ce reportage avait gâché sa tentative de refaire sa vie en tant que professeur d'arabe.
Un an plus tard, Fabien Clain rejoint la Syrie, d’où il est soupçonné d’avoir organisé l’attentat raté contre l’église de Villejuif en avril 2014. C’est lui qui aurait donné l’ordre à l’étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam de passer à l’acte. Mais ce plan échoue lorsque l’aspirant terroriste se tire par erreur une balle dans le pied et se fait arrêter par la police française dans la foulée.
Aujourd'hui, le nom de Fabien Clain apparaît dans le cadre des attentats terroristes les plus sanglants jamais commis sur le territoire français. Mais les enquêteurs n’ont pas précisé si son rôle dans ces attaques dépasse le simple fait de lire la revendication au nom de l’EI.