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Après Naples, Palerme croule sous les ordures

Spectacle de désolation dans les rues de Palerme (Sicile) submergées de déchets. Craignant de n'être payés, les éboueurs de la ville ont décidé de reconduire, dimanche, la grève entamée la semaine dernière. Comme un goût de déjà-vu...

AFP - Après la crise des déchets de Naples dont les images avaient fait le tour du monde, c'est au tour de Palerme (Sicile) d'être submergée par les ordures en raison d'une grève des éboueurs qui ont décidé dimanche soir de poursuivre leur mouvement, a constaté un photographe de l'AFP.

Les pompiers ont fait état d'environ 200 feux de poubelles ces dernières heures dans les rues de la capitale sicilienne où la température dépasse les 25°C dans la journée.

Dans l'ensemble des quartiers de la ville, résidentiels comme populaires, devant l'entrée d'immeubles ou le long des églises, les mêmes scènes se succèdent, montrant des amas de sacs poubelles et d'immondices qui s'ammoncèlent jusqu'à deux mètres de haut sur les trottoirs.

Depuis une semaine, une partie des éboueurs sont en grève ou ne font que des ramassages partiels. Ils refusent de faire des heures supplémentaires, craignant de ne plus être payés, leur société, l'Amia, étant en difficulté financière et affichant un "trou" d'environ 150 millions d'euros.

La commune (centre-droit), qui souhaitait aider l'entreprise grâce à des fonds tirés d'une augmentation de 30% de la taxe sur les ordures ménagères, a finalement renoncé à son projet dimanche soir à l'issue d'un conseil municipal houleux.

Le maire Diego Cammarata, cité par l'agence Ansa, a tiré la sonnette d'alarme sur "la situation sanitaire de la ville qui continue d'être envahie, de façon intolérable et indécente, par les déchets", estimant que la grève d'une partie des éboueurs relevait d'une "grave irresponsabilité".

Les syndicats du secteur ont confirmé pour leur part en début de soirée la poursuite du mouvement, demandant "des certitudes et de la clarté sur  l'avenir" de l'entreprise de ramassage des ordures.

Ils ont également exigé la mise aux normes de leurs tenues et outils de travail, estimant qu'ils ne travaillaient pas dans des conditions "de sécurité".

A Naples (sud), placée depuis 14 ans en "état d'urgence déchets", si le manque d'incinérateurs et de décharges ainsi que la quasi-inexistence du tri sélectif ont aggravé le problème des ordures dans la région, c'est surtout la mafia napolitaine qui a été montrée du doigt en raison de son infiltration dans le marché juteux du traitement des déchets.