À 27 ans, Karim Benzema est l'un des attaquants les plus en vue du paysage footballistique français. Incontournable au Real Madrid et chez les Bleus, il l'est également dans les journaux à scandales, dont il a plusieurs fois alimenté les colonnes.
Décidément, la carrière de l’attaquant star des Bleus Karim Benzema n’a rien d’un long fleuve tranquille. Si le numéro 9 du Real Madrid semble avoir atteint sa plénitude footballistique depuis quelques saisons, notamment en Liga, son nom n’en finit plus d’être associé à des affaires extra-sportives.
Déféré jeudi 5 novembre devant un juge d’instruction dans le cadre de l'enquête sur le chantage présumé à la "sextape" contre son coéquipier en Bleu Mathieu Valbuena, Benzema est de nouveau sur la sellette. La justice tente de savoir s’il a tenu ou non un rôle dans la tentative d'extorsion de fonds dont a été victime son partenaire en équipe de France.
Le joueur, qui a passé la nuit de mercredi à jeudi en garde à vue, a été mis en examen dans la foulée de sa présentation au juge.
Un capital sympathie déjà mis à mal
Si l'affaire de la "sextape" de Mathieu Valbuena est encore loin d'avoir livré son verdict, ce n'est en tout cas pas la première fois que le nom de Karim Benzema est associé à des événements troubles. En mars 2012, il avait déjà fait les unes de la presse généraliste lorsqu’il avait assigné sa tante et sa cousine en justice parce qu’il refusait d’assumer seul la pension alimentaire de sa grand-mère maternelle.
Cette dernière avait réclamé au tribunal de Lyon que le footballeur lui verse une pension de 1 500 euros afin de compléter les 800 euros de retraite qu’elle touchait alors des services sociaux. Le rapprochement entre son salaire, 700 000 euros mensuels à l’époque, et la somme demandée par sa grand-mère avait été largement relayé par les médias.
Karim Benzema, lui, en avait fait une question de principe, souhaitant alors que la somme soit divisée entre tous les membres de sa famille. Une posture qui avait déjà fortement entamé son capital sympathie auprès du public.
Affaire Zahia : blanchi mais sali
Mais si l’on ne doit retenir qu’un seul dossier dans lequel il a été cité, ce sera sans nul doute la rocambolesque affaire Zahia. Ce scandale, qui impliquait également d'autres joueurs de l'équipe de France, a finalement abouti sur une relaxe de Karim Benzema, qui était alors soupçonné d'avoir eu recours aux services tarifés de cette ancienne escort-girl alors qu'elle était mineure. Totalement blanchi par la justice, le joueur aura tout de même vu sa réputation écornée par les quatre années de procédure.
S’ajoutent à cela quelques frasques elles aussi médiatisées, à l’image d’un excès de vitesse sur le périphérique madrilène qui a fait les choux gras de la presse espagnole. Flashé à 216 km/h sur la route, Benzema a été condamné en mars 2013 à 18 000 euros d’amende assortie d’un retrait de permis. Une autorisation de conduire qu’il n’avait toujours pas récupérée lorsqu’il a été de nouveau interpellé en mai par la police espagnole, puis en octobre 2015.
Reste qu'en en comparaison de ce dont est aujourd’hui accusée la star française du Real Madrid, on peut sans doute aucun parler de broutille. Mis en examen pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans d'emprisonnement (en l'espèce le chantage)", Benzema a depuis été placé sous contrôle judiciaire. Le tribunal lui a interdit de voir Mathieu Valbuena ainsi que tous les autres protagonistes de l'affaire.
Et s'il est convaincu d'extorsion ou de complicité d'extorsion de fonds, il pourrait être condamné à cinq à sept ans de prison agrémentés de 100 000 euros d'amende.