Jean-Marie Le Pen, dont les bureaux ont fait l'objet mercredi d'une perquisition, a "démenti" avoir "transgressé la loi". L'ex-dirigeant du Front national est visé par une enquête portant sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale.
Les enquêteurs ont perquisitionné, mercredi 4 novembre, les bureaux de Jean-Marie Le Pen à Saint-Cloud, en région parisienne, dans une affaire portant notamment sur des faits supposés de blanchiment de fraude fiscale.
Cette enquête visant le cofondateur du Front national, en rupture de ban avec son parti, avait été ouverte en juin par le parquet national financier (PNF). Elle porte sur des faits présumés de blanchiment de fraude fiscale et d'omission de déclaration de patrimoine, à laquelle sont astreints les parlementaires, a précisé la source judiciaire.
Lingots et pièces d'or
Ces investigations sont consécutives à des signalements de la cellule antiblanchiment de Bercy (Tracfin), à propos d'un compte bancaire caché à l'étranger, et de l'ancienne Commission pour la transparence financière de la vie politique, remplacée depuis par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
>> À voir sur France 24 : "Les lingots d'or cachés de Jean-Marie Le Pen"
Fin avril, le site d'information Mediapart avait révélé le signalement de Tracfin évoquant un trust géré à Genève, dont l'ayant droit serait l'assistant personnel de Jean-Marie Le Pen. Selon ce signalement, le trust comprendrait un compte abondé à hauteur de 2,2 millions d'euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or.
"Je démens avoir transgressé la loi"
Jean-Marie Le Pen, 87 ans, n'était pas sur place mercredi car en vacances à l'étranger. Dans un communiqué publié peu après l’annonce de la perquisition, l'ex-président du Front national a toutefois rejeté les soupçons de blanchiment qui pèse sur lui. "Une nouvelle fois, je démens avoir de quelque façon que ce soit transgressé la loi, comme le démontreront inévitablement les investigations que je subis", a-t-il réagi.
"Je suis indigné de cette violence judiciaire injustifiée, a-t-il ajouté. Je suis l'objet de l'attention minutieuse, voire inquisitoriale, des agents du fisc depuis des dizaines d'années […] Comme toujours, sous la gauche comme sous la droite, il semble que le calendrier électoral commande les actes de procédure si possible médiatiques."
En 2013, Jean-Marie Le Pen avait admis avoir détenu un compte en Suisse ouvert à l'UBS en 1981, affaire déjà évoquée par le passé. Il avait alors parlé d'une opération d'emprunt pour sa société de disques de l'époque, la Serp.
Avec AFP