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Après sa tentative de suicide, le pronostic vital du docteur Bonnemaison n'est plus engagé

Condamné en appel à deux ans de prison avec sursis pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans en 2011, le docteur Bonnemaison a tenté, samedi, de se suicider. Le pronostic vital de l'ex-urgentiste n'est plus engagé.

Une semaine après sa condamnation à de la prison avec sursis pour avoir donné la mort à une patiente, l'ex-urgentiste bayonnais Nicolas Bonnemaison a tenté de se suicider samedi 31 octobre. Au lendemain de cette tentative, l'ex-urgantiste "a ouvert les yeux", son pronostic vital n'est plus engagé.

Nicolas Bonnemaison, hospitalisé à l'hôpital Haut-Lévêque de Pessac dépendant du CHU de Bordeaux, "a ouvert les yeux et répond à des ordres simples", a-t-on précisé de source médicale et dans son entourage.

Malgré ces signes "encourageants", l'ex-urgentiste de 54 ans restait dimanche après-midi dans un état préoccupant et il était "trop tôt pour se prononcer sur d'éventuelles séquelles", neurologiques notamment, a-t-on souligné de mêmes sources.

"Fatigué de la vie"

Samedi, Nicolas Bonnemaison avait été retrouvé inanimé dans son véhicule, dans la commune de Tosse (Landes), près de Dax, sur un chemin de terre en lisière de forêt, apparemment après avoir absorbé des médicaments et tenté de s'asphyxier par des gaz d'échappement détournés vers l'habitacle, selon le parquet de Dax.

À ses côtés dans la voiture, un texte avait été retrouvé, expliquant les raisons de son geste, dans lequel "il se disait en substance éprouvé et fatigué de la vie", notamment après les épreuves judiciaires qu'il a endurées ces quatre dernières années, a précisé une source judiciaire.

L'alerte avait été donnée par des joggeuses, intriguées par le moteur en marche de ce véhicule à l'arrêt.

L'ancien médecin avait alors été transporté par hélicoptère vers l'hôpital Haut-Lévêque, où son état de santé était encore jugé "très grave" samedi en fin d'après-midi.

Bonnemaison "jeté en pâture à la vindicte publique" selon un collectif de soignants

Le 24 octobre, Nicolas Bonnemaison a été condamné en appel à deux ans de prison avec sursis par la Cour d'assises d'Angers pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans en avril 2011, plongée dans le coma après un accident vasculaire cérébral.

Après le verdict, ses avocats l'avaient décrit comme "soulagé, parce que pour lui c'était la fin de ce calvaire judiciaire" et, selon un membre de son entourage qui s'était entretenu longuement avec lui, l'ancien urgentiste semblait en bon état psychologique ces derniers jours.

Toutefois, selon un proche, il avait des soucis financiers, entre les frais de justice et la condamnation d'Angers, au civil, à verser 30 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la patiente décédée. Il s'est d'ailleurs pourvu en cassation contre cet arrêt civil, mais pas contre l'arrêt pénal le condamnant à la prison avec sursis.

Dans un texte reçu par l'AFP, un collectif de soignants du Centre hospitalier de Bayonne, où l'ancien urgentiste exerçait, a déploré qu'il ait été "jeté en pâture à la vindicte publique" et notamment "victime d'une organisation hospitalière défaillante, d'une loi hypocrite" sur la fin de vie et d'un "acharnement" judiciaire.

Nicolas Bonnemaison a aussi été très marqué par sa suspension, puis radiation du Conseil de l'Ordre des médecins. Il n'a pas pu exercer depuis quatre ans et a exprimé à Angers à quel point "les malades (lui) manquent".

Avec AFP