logo

Alors que de nouvelles attaques au couteau ont eu lieu dans la ville sainte mercredi, la police israélienne a installé des barrages et des points de contrôle autour des accès à Jérusalem-Est pour tenter d'endiguer l’escalade de violences.

Pour tenter d'endiguer la vague de violence qui frappe actuellement la ville de la Jérusalem, les policiers israéliens ont commencé mercredi 14 octobre à installer des points de contrôle autour de Jérusalem-Est.

Alors que les violences ont franchi un nouveau palier mardi avec la mort de trois Israéliens dans deux attentats à Jérusalem, l'État hébreu a également adopté de nouvelles mesures policières dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 octobre.

Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a annoncé dans un communiqué que la police serait désormais autorisée "à boucler ou imposer un couvre-feu sur les quartiers de Jérusalem en cas de frictions ou d'incitations à la violence".

À cela, le communiqué ajoute "qu'en plus de la démolition des maisons des terroristes, aucune construction nouvelle ne sera autorisée sur le site en question, que les propriétés des terroristes seront confisquées et que le permis de résident en Israël sera révoqué".

Des policiers en armes contrôlaient dans la matinée une à une les voitures sortant de Jabel Mukaber, turbulent quartier de Jérusalem-Est, partie palestinienne de Jérusalem annexée et occupée d'où sont originaires la majorité des Palestiniens impliqués dans les récentes attaques anti-israéliennes.

Malgré ces mesures, de nouvelles attaques au couteau ont eu lieu dans la journée. Un homme a tenté de poignarder un agent de sécurité au niveau d’un accès vers la vieille ville. Selon la police, l’assaillant a été abattu par balles. Une femme de 70 ans a également été blessée au couteau près de la gare routière de Jérusalem, un lieu très fréquenté. Après l’avoir attaquée, son agresseur a tenté de monter dans un bus, mais il a été mortellement touché par des tirs de la police.

it

Mesure exceptionnelle

C'est du quartier de Jabel Mukaber que venaient les deux hommes qui ont attaqué mardi un bus à l'arme à feu, pour la première fois depuis le début de l'escalade, et celui qui a précipité sa voiture sur un arrêt de bus.

Dans la matinée, un Palestinien avait également blessé quatre personnes, dont un grièvement, à Raanana, au nord de Tel-Aviv, dans une attaque à l'arme blanche. L'homme a été maîtrisé, a assuré la police.

Jabal Mukaber jouxte le quartier juif de colonisation d'Armon Hanatziv, où a été perpétré l'attentat de mardi contre un bus. Un conducteur israélien était mort dans ce même secteur en septembre après avoir perdu le contrôle de sa voiture à cause de jets de pierres palestiniens, selon la police.

La mise en place de check-points est une mesure délicate, susceptible d'ajouter au ressentiment des Palestiniens dont elle complique la vie et les déplacements, par exemple celle des enfants qui se rendent à l'école.

Elle prendra un caractère exceptionnel si elle s'avère être à grande échelle. Israël y a déjà procédé par le passé comme l'automne dernier.

L'établissement des check-points ne semblait que commencer mercredi matin. À Jabel Mukaber, les policiers ont certes mis un de leurs véhicules en travers de la route pour filtrer les passages. Mais ils n'avaient pas, ou pas encore, disposé les blocs de béton qui forment des chicanes infranchissables à vive allure.

Le diplomate Palestinien Majed Bamya en entretien sur France 24

Des centaines de blessés

La tension demeure vive en Cisjordanie, où des organisations palestiniennes avaient appelé mardi à un "jour de colère" et où de nouveaux affrontements ont opposé des centaines de jeunes lanceurs de pierres et les soldats israéliens à Bet El, près de Ramallah, à Qalandiya et à Bethléem.

Un Palestinien de 28 ans a été tué dans des heurts, selon des sources médicales.

Dans la bande de Gaza, un millier de jeunes ont lancé des pierres et des engins incendiaires contre le point de passage d'Erez, sorte de forteresse israélienne dans la barrière de sécurité qui enferme Gaza. Au moins 32 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens, selon les secours palestiniens.

Depuis le 1er octobre, une centaine de personnes ont été blessées côté israélien et plusieurs centaines côté palestinien, ont estimé les secours de chaque camp.

Avec AFP