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L'Union eurpéenne s'est dotée vendredi auprès de l'ONU d'un dispositif juridique l'autorisant à arrêter en haute mer des navires de passeurs transportant des migrants pour tenter de lutter contre la crise migratoire.

Les bâtiments de guerre européens sont désormais autorisés à arraisonner par la force et détruire les navires utilisés par les trafiquants de migrants. Vendredi 9 octobre, le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son aval à l'Union européenne pour que les Européens puissent lutter contre les passeurs dans les eaux internationales au large de la Libye.

L'opération, baptisée Sophia du nom d'une fillette recueillie en mer, était jusqu'ici cantonnée à la surveillance des réseaux de passeurs. La résolution d'origine britannique, qui était en discussion depuis plusieurs semaines, donne une légitimité internationale accrue à cette opération qui vise à endiguer le flot ininterrompu de centaines de milliers de migrants et de réfugiés. "Cette résolution n'est qu'une petite partie de la solution à un immense défi", a reconnu l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft.

La résolution demande notamment aux pays membres de l'ONU de coopérer avec la Libye et de poursuivre systématiquement en justice les trafiquants. Elle souligne que les migrants "doivent être traités avec humanité et dignité", dans le respect de leurs droits.

L'adoption de ce texte, dont l'objectif premier est de "sauver les vies des migrants menacées", avait été retardée plusieurs fois par des objections de la Russie, puis des trois pays africains du Conseil (Angola, Nigeria, Tchad) et du Venezuela.

Une mesure disproportionné[e]

L'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez a estimé que le plan anti-passeurs européen "était disproportionné et établissait un précédent dangereux". "Ce n'est pas en bâtissant des murs ou par une action militaire qu'on résoudra ce grave problème", a-t-il dit.

Les migrants trouvés sur les navires arraisonnés seront secourus et transportés en Italie pour que leurs demandes d'asile puissent être examinées, et les passeurs interpellés seront jugés.

L'UE de son côté a grand peine à se répartir les réfugiés et à aider les pays proches de la Syrie qui accueillent l'essentiel des quatre millions de Syriens ayant fui la guerre.

Plus de 500 000 migrants et réfugiés, notamment syriens, ont gagné l'Europe depuis le début de l'année. Plus de 3 000 se sont noyés en tentant de traverser la Méditerranée en direction de l'Italie ou de la Grèce.

Avec AFP