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L'Allemagne célèbre samedi le 25e anniversaire de sa réunification dans un contexte d'afflux de réfugiés. Si certains se réjouissent de cette richesse pour le pays, d'autres ne cachent pas leurs doutes sur leur possible intégration.

L'Allemagne réunifiée a 25 ans. Le pays tout entier fête samedi 3 octobre l'anniversaire de sa réunification dans un contexte d'afflux de réfugiés sans précédent. Leur intégration n’est justement pas sans rappeler celle à laquelle l’Allemagne avait dû faire face, 25 ans plus tôt.

Le 3 octobre 1990 précisément, les deux Allemagne sont redevenues une. Cette date évoque toujours pour beaucoup "les larmes de joie [...], l'impression que tout est possible, une grande chance", a déclaré le président de la République Joachim Gauck à Francfort-sur-le-Main (ouest), capitale financière qui abrite cette année la cérémonie officielle de commémoration.

"Utilisons ce souvenir comme un pont", a-t-il plaidé, estimant que "le réservoir d'expériences" du lent et parfois douloureux cheminement vers un pays unifié pouvait "rendre [les Allemands] plus forts dans la situation actuelle".

"En 1990 aussi on pouvait légitimement se demander : ‘Sommes-nous à la hauteur du défi ?’ Il n'y avait pas non plus d'exemple historique pour servir d'orientation", a-t-il rappelé. "Mais des millions de personnes ont tout même pris ce défi à bras le corps".

Des différences persistantes

La majorité des Allemands considèrent que la réunification a été un succès, même si certaines différences Est/Ouest sont tenaces. L'ex-RDA, qui est en butte à un chômage plus élevé qu'à l'Ouest, s'est graduellement dépeuplée et n'abrite aucune des grandes entreprises allemandes. Tout comme aucun de ses clubs de football ne joue en Bundesliga. C'est aussi là que les actes de violence contre les demandeurs d'asile ces derniers mois ont été les plus nombreux.

La chancelière allemande Angela Merkel, également originaire de l'Est, a elle aussi appelé ses concitoyens à retrouver l'élan de la réunification pour faire face à l'arrivée de jusqu'à un million de migrants cette année. "Nous ne devons pas baisser les bras mais au contraire œuvrer à ce que cela soit possible. C'est ce que nous pouvons apprendre de notre histoire en Allemagne", a-t-elle affirmé cette semaine.

Comme la réunification, l'arrivée des réfugiés marquera "un tournant" pour la société allemande, a jugé récemment la chancelière. Mais elle a promis à ses concitoyens que le pays allait "y arriver".

Des doutes

En 1990 les partenaires et voisins de l'Allemagne ont rendu possible la réunification, a rappelé la chancelière samedi à Francfort. Et aujourd'hui encore, face à la crise des réfugiés, "nous, l'Allemagne, ne pourrons pas régler cela seuls mais seulement tous ensemble en Europe [...] et avec le reste du monde", selon elle.

La main tendue par Berlin à ceux qui fuient la guerre et l'oppression, en particulier en Syrie, a suscité de fortes tensions dans l'UE, notamment avec certains pays d'Europe de l'Est. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a parlé d'un "impérialisme moral" de l'Allemagne.

En Allemagne même, aux côtés d'extraordinaires manifestations de solidarité et d'entraide à l'intention des nouveaux arrivants, les doutes surgissent sur la capacité du pays à les intégrer.

Avec AFP