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#AskTrump : Donald Trump se prend une volée de bois vert sur Twitter

Le candidat à la primaire républicaine aux États-Unis Donald Trump s’est adonné à un exercice périlleux sur Twitter : répondre aux questions des internautes. Les détracteurs de l’homme d’affaires s’en sont donné à cœur joie.

Donald s’est peut-être "Trumpé". Ou alors, le candidat provocateur à la primaire républicaine pour l’élection américaine de 2016 a réussi, lundi 21 septembre, l’un des plus beaux coups de publicité de la campagne. Sa session de questions-réponses sur Twitter a été un franc succès d’audience, à défaut de donner lieu à un échange constructif sur le son programme.

Plus de 50 000 tweets utilisant le hashtag #AskTrump ont été postés en moins de six heures sur le réseau de microblogging. Il y a eu quelques (rares) questions sérieuses, auxquelles Donald Trump a répondu au travers de Vine (courtes vidéos sur Twitter). L’homme d’affaires, auteur des propos controversés à l’égard des immigrés, a, par exemple, assuré que sa “première décision en tant que président serait de fermer les frontières pour empêcher les immigrés illégaux de rentrer sur le sol américain”. Très à l’aise dans les habits du candidat à la droite de la droite, Donald Trump a, également, réaffirmé son attachement “absolu au deuxième amendement [de la Constitution]” invoqué par les Américains pour justifier le droit de posséder des armes à feu. Il a aussi assuré que “l’administration Obama avait laissé tomber Israël” et qu’il s’attacherait à “protéger” le pays plus que jamais.


Coiffure ou immigré ?

Mais le hashtag #AskTrump a “bien entendu dérapé”, souligne Wired. “C’était probablement la pire idée politique de l’année” prétend le “Huffington Post” en publiant une sélection de tweets qui illustre le ton souvent agressif, parfois condescendant, d’une grande partie des questions posées au candidat controversé. Ses détracteurs ont profité de ce boulevard numérique pour tenter de le tourner en ridicule.

Sa désormais célèbre coiffure a généré un nombre incalculable de moqueries. “Êtes-vous d’accord pour dire que votre coiffure est une menace pour la sécurité nationale ?”, demande le blogueur américain Abraham Younes. “Est-ce qu’en tant que président vous allez fabriquer un Hair (cheveux en anglais) force one ?”, veut savoir un pilote amateur américain.

Le ton devient beaucoup plus cinglant et moins potache lorsque la question de l’immigration est abordée. “Quelle est la forme de discrimination que vous affectionnez le plus ?”, s’interroge la journaliste britannique Lily Bailey. “Une femme, un Mexicain et un musulman entrent dans un bar… à qui enlevez-vous ses droits en premier ?”, lance une internaute. Une autre voudrait savoir “comment vous faites pour dormir la nuit ? À part bien sûr sur la montagne de dollars que vous avez gagnés sur le dos des immigrés”.

"Quelle est la forme de discrimination que vous affectionnez le plus ?"

"Ross et Rachel faisaient-ils une pause ?"

Pour souligner l’absurdité de la candidature de Donald Trump à leurs yeux, certains internautes ont multiplié les questions qui n’avaient strictement rien à voir avec la politique. “Est-ce que Rachel et Ross faisaient une pause ?”, ont ainsi voulu savoir plusieurs internautes en référence à la relation compliquée entre les deux personnages principaux de la célèbre série des années 1990 "Friends".

“Si vous êtes élus président allez-vous enfin autoriser la construction d’une étoile de la mort ?”, feint de vouloir savoir “Darth Vader n°1” sur Twitter.

Les détracteurs les moins agressifs de Donald Trump se sont demandé comment le candidat a pu se laisser embarquer dans une telle galère 2.0. Les équipes de communicants qui entourent le candidat devraient connaître leurs classiques : E.L. James, l’auteure de “50 nuances de Grey”, avait subi les foudres des internautes en s’adonnant au jeu des questions réponses sur Twitter en juin 2015. Quant à la banque JP Morgan, elle avait décidé d’interrompre, en novembre 2013, la séance lorsque les messages étaient devenus trop violents.

Le message semble pourtant clair : les personnalités controversées qui s’adonnent à ce genre d’exercice doivent s’attendre à un mauvais accueil sur Twitter. Mais en homme d’affaires avisé, Donald Trump s’est peut-être répété, avant d’entrer dans l’arène virtuelle, que même une mauvaise publicité reste de la publicité.