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Les entreprises françaises cherchent à se positionner en Iran

À l'approche de la levée des sanctions économiques en Iran, attendue au premier semestre 2016, une délégation de 130 entreprises françaises se rend à Téhéran du 21 au 23 septembre pour se positionner sur un marché prometteur.

À l'occasion de la visite officielle à Téhéran de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, et de Matthias Fekl, secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, le Medef entame, lundi 21 septembre, sa deuxième visite en deux ans en Iran, où est attendue une importante délégation de 130 entreprises françaises, dont des poids lourds du CAC 40. Un débarquement en force en vue de profiter d'une levée des sanctions économiques attendue au premier semestre 2016, après l'accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne.

Pendant deux jours, "la plus grosse délégation européenne" en Iran depuis des années aura notamment pour objectif de nouer des contacts avec des représentants du gouvernement, dans un pays où l'économie est contrôlée à 80 % par la puissance publique.

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Un marché au potentiel immense

Il s’agira aussi de rechercher des partenaires sur un marché très prometteur, dans un pays qui possède une importante classe moyenne et des besoins d'équipements élevés. Agroalimentaire, médical, industrie, infrastructures, aéronautique, biens de consommation, automobile... Le marché iranien représente un potentiel immense.

Au programme de la délégation : un forum d'affaires franco-iranien, avec une table-ronde sur l’agriculture, l'inauguration d'un bureau de "Business France" et des rencontres avec la plupart des ministres chargés de dossiers économiques.

Le Medef souligne que la délégation comprendra "un grand nombre des groupes du CAC 40" et que "toutes les grandes entreprises qui s'intéressent à l'Iran seront présentes".

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Les entreprises françaises cherchent à se positionner en Iran

Dans l'énergie, Total enverra un responsable, tout comme Engie (ex-GDF Suez). Un secteur stratégique car l'Iran, qui produit encore 2,81 millions de barils de pétrole par jour, détient les deuxièmes réserves mondiales de gaz et les troisièmes pour le pétrole.

"Nous y allons dans un esprit de reconquête, dans le sens noble du terme, mais conscients qu'on a du travail à faire", a déclaré Yves-Thibault de Silguy, vice-président de Medef International et vice-président du groupe de construction et de concessions Vinci.

Rattraper le retard

Partenaire traditionnel de l'Iran, la France a vu ses échanges avec ce pays s'effondrer sous l'effet des sanctions imposée par les Occidentaux à Téhéran : de 4 milliards de dollars en 2004, les échanges commerciaux avec l'Iran sont tombés à 500 millions en 2013.

Si les contacts seront sans doute "un peu plus opérationnels" que lors du précédent voyage en février 2014, "les entreprises sont conscientes qu'elles ne vont pas en Iran pour signer des contrats tout de suite", a reconnu un représentant du Medef interrogé par l'AFP. Pour lui, les premières signatures devraient intervenir "plutôt à la fin du premier semestre 2016".

Face à l'offensive de plusieurs pays européens comme l'Allemagne ou l'Autriche, des États-Unis, de la Chine ou de la Corée du Sud, les entreprises françaises veulent rattraper leur retard. "Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation", a rappelé Matthias Fekl, dans un entretien au quotidien économique iranien "Financial Tribune Daily".

La France a "d'abord voulu que les choses soient bien préparées au niveau diplomatique", rappelle son cabinet, avec la visite du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius fin juillet.

Selon la Banque mondiale, la levée des sanctions va "raviver" l'économie iranienne avec une croissance de 5 % en 2016 contre 3 % cette année, et un bond de 17 milliards de dollars de ses exportations.

Avec AFP et Reuters