
Le fief de Boko Haram au Nigeria, Maiduguri, a une nouvelle fois été le théâtre de plusieurs explosions, dimanche. Au moins 85 personnes ont été tuées.
Trois bombes ont explosé, dimanche 20 septembre, à Maiduguri, le fief historique du groupe islamiste Boko Haram et la plus grande ville du nord-est du Nigeria, a annoncé l'armée nigériane. Selon un bilan établi par la police, au moins 85 personnes ont été tuées. Un précédent bilan faisait état de 54 morts.
"Il y a eu trois explosions d'engins artisanaux improvisés dans les quartiers de Gomari et d'Ajilari à Maiduguri à 19h21, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée qui les a imputées aux "terroristes de Boko Haram".
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"Nous avons entendu la première déflagration [...] peu après notre entrée dans la mosquée pour les dernières prières de la journée", a déclaré à l'AFP Kamilu Musa, un habitant du quartier de Bulunkutu. Une autre explosion a ensuite eu lieu dans le quartier de Binta Sugar, selon lui. Suivie, quelques minutes plus tard, d'une troisième déflagration.
Certains témoins parlent d’une quatrième explosion, à proximité d'un lieu où des fans de football regardaient un match à la télévision.
Sani Usman a confirmé que les forces de sécurité avaient été déployées sur place et a ajouté que l'armée était déterminée à vaincre "les terroristes de Boko Haram dans les plus brefs délais".
Techniques de guérilla
Une nouvelle vague de violences frappe le nord-est du Nigeria, peuplé en majorité de musulmans, depuis l'investiture, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre les islamistes.
Boko Haram, qui a perdu le contrôle d'un vaste territoire depuis février, a de plus en plus recours à des techniques de guérilla, telles que le bombardement de cibles civiles ou les attentats-suicides. Depuis la fin mai, des centaines de personnes ont été tuées dans ce type d'attaques dans le nord-est du Nigeria et les attentats-suicides se sont étendus au Tchad et au Cameroun voisins.
Dimanche, un double attentat-suicide a de nouveau frappé l'extrême-nord du Cameroun, tuant trois personnes dans la ville de Mora. Depuis début septembre, il s'agit de la troisième série de double attentat-suicide dans le même périmètre de cette région frontalière du Nigeria. L’armée nigériane a pourtant salué samedi ses "succès" dans la lutte contre Boko Haram.
Une force régionale – la Force d'intervention conjointe multinationale (MNJTF) – constituée de quelque 8 700 soldats du Nigeria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin, est en cours de déploiement pour arrêter la progression du groupe islamiste.
Avec AFP