Le silence observé par les autorités gabonaises et les médias locaux sur l'hospitalisation du président Omar Bongo en Espagne suscite de nombreuses réactions auprès des internautes de FRANCE 24. Réagissez à votre tour.
"De quoi avons-nous donc peur ? ", s’interroge depuis Libreville une internaute, Mvomo Eko, à propos du black-out entourant l’état de santé du président gabonais, Omar Bongo. Comme elle, qui qualifie ce silence de "faute technique et politique", de nombreux lecteurs réagissent à ce sujet sur le site de FRANCE 24.
Pour Violaine, de Libreville: "L'attitude actuelle du gouvernement gabonais démontre le peu de soupçon d'intelligence qu'on vous accorde. Pourquoi dans mon pays on fait de la maladie du président un tabou ? Le boss est malade, il faut le dire, il veut se reposer, il l'a dit de lui-même. C'est normal avec 41 ans de pouvoir sans sommeil, sans résultat ni succès, ça fatigue." Et de terminer son message par un "prières et pensées à toi monsieur le président".
Dans un post intitulé "le Gabon à la dérive", un étudiant gabonais en Europe exprime son sentiment de "honte" envers les dirigeants de son pays. "Personne ne souhaite la mort du président car avant d’être chef de l’Etat, il est d’abord un être humain, écrit-il. Mais de là à priver le peuple d’informations, c’est vraiment inadmissible. Pour gérer un pays, il faut un président en bonne santé et plein d’idées."
"Laissez les journalistes travailler en paix"
Pour Rambo, de Bruxelles, le "bongoïsme montre ses limites". "C'est vraiment triste que le ministre de l'Intérieur, Mr Mba Obame, soit aussi borné et peu enclin à la démocratie, poursuit-il. D'ailleurs deux journaux gabonais ont été suspendus. C'est lamentable. Bongo est malade et ça se voit. […] Nous espérons néanmoins qu'il se rétablisse. Mais de grâce, laissez les journalistes travailler en paix."
"L’hospitalisation d’un chef d’Etat est une information qui ne heurte ni l’éthique du métier, ni la morale et encore moins la décence ; seuls le culte de la personnalité et l’autoritarisme censurent ce type d’information", écrit un internaute anonyme, pour qui "le refoulement des journalistes de France 24 est bien la preuve que le système politique du Gabon est une dictature".
Plusieurs internautes prennent le parti des autorités gabonaises. L’un d’eux, qui écrit de Paris, se demande "pourquoi les journalistes français cherchent toujours à montrer que le mauvais côté de l’Afrique". Plus critique encore, ce lecteur du Gabon lance : " C'est vous [la France, ndlr] qui avez amené Omar au pouvoir et c'est vous qui le diabolisez aujourd'hui. […] On ne révèle pas au public la maladie du chef bantou en Afrique, c'est ça aussi notre culture, il faut l'accepter."
Un internaute du Canada, non sans un certain flegme, écrit : "La vérité se trouve quelque part et nous finirons par en être informés, question de temps. Omar Bongo n'a pas été vu en public depuis le 6 mai. Pour un homme public comme Omar, il y a des questions à se poser."