A la Une de la presse internationale, ce matin, l’appel de Jean-Claude Juncker à la responsabilité des 28 pays de l’UE, dans la crise des réfugiés.

Le président de la Commission européenne demande de faire preuve de «solidarité» et de «courage», deux mots qui font la Une du Soir. Le journal belge rapporte que Jean-Claude Juncker plaide également en faveur de l’«union» des États membres, invités à se répartir d’urgence, et de façon équitable l’accueil de 160 000 réfugiés - un appel salué par le quotidien, qui se demande toutefois comment l’Europe va parvenir à traduire politiquement ce «mantra».

L’appel de Juncker a été reçu sur cinq qur cinq par The Independent. Dans une tribune, le quotidien britannique, qui s’adresse lui aussi, ainsi que douze autres grands journaux européens, dont El Pais, The Independent et Libération, aux dirigeants des 28 pays de l’Union européenne, leur demande d’agir «résolument pour gérer (la) tragédie humanitaire en cours et empêcher que d’autres vies soient perdues». Un appel aussi à «exercer une pression plus forte sur d’autres acteurs internationaux, comme l’Iran, la Russie, l’Arabie Saoudite, la Turquie et les Etats-Unis, afin de les inciter à faire tout leur possible pour réunir les acteurs du conflit syrien autour d’une table de négociations de paix dirigées par l’ONU».

Vue des Etats-Unis, cette crise des réfugiés en Europe provoque des réactions mélangées. Pour The New York Times, elle est un défi qui agit comme un révélateur, un évènement qui montre à la fois le pire et le meilleur de l’Europe. Le journal raconte à la fois la mobilisation de milliers de bénévoles, les encouragements adressés aux réfugiés dans les gares allemandes et autrichiennes, où des citoyens sont venus leur apporter à boire, à manger, des jouets pour les enfants, mais aussi ces signes de tension traduisant la peur, l’incompréhension, le racisme et qui sont apparus même dans les pays les plus accueillants, y compris en Allemagne, où la main tendue par Angela Merkel est évoquée par un dessin du New York Times. La chancelière a choisi d’abattre le mur entre le nord et le sud, et ses compatriotes souhaitent la bienvenue aux réfugiés sous le regard de ses partenaires de l’UE, réduits à un rôle de commentateurs: «la chute du mur, ça ne s’arrête jamais».

Il y a ces réactions mitigées, et puis il y a aussi la franche désapprobation, c’est un euphémisme. Je vous laisse juges de cette tribune extrêmement virulente publiée par le très conservateur Magyar Hirlap, intitulée «les robots et l’immigration» - une diatribe contre «l’ancienne membre de la jeunesse communiste de RDA Angela Merkel», accusée de promouvoir une politique d’«auto-destruction» jugée d’autant plus absurde par le journal hongrois qu’en ces temps de robotisation de l’économie, l’argument du recours aux immigrés pour pallier le vieillissement démographique n’aurait plus de sens. Les robots, poursuit en substance le Magyar Hirlap, c’est tout de même beaucoup plus intéressant que les migrants, parce que les robots «ne produisent ni de déchets ni d’excréments» et parce que les robots, on peut «les programmer» et «les éteindre».

La Hongrie de Viktor Orban a d’ailleurs décidé de renforcer sa législation contre l’immigration illégale. D’après The Wall Street Journal, la nouvelle loi prévoit notamment des peines allant jusqu'à 3 ans de prison ferme pour les migrants qui franchiront les barbelés qui ont été installée à la frontière avec la Serbie.

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