Seize soldats turcs ont été tués et six autres blessés dimanche soir dans une attaque d'envergure revendiquée par les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dans le sud-est de la Turquie.
Seize soldats ont été tués et six autres blessés dans l'embuscade menée dimanche 6 septembre dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie par les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) contre un convoi militaire, a annoncé lundi l'état-major.
Cette attaque est la plus meurtrière menée par le PKK depuis la reprise des affrontements entre les forces de sécurité turques et le mouvement rebelle fin juillet, qui a fait voler en éclats les discussions de paix engagées à l'automne 2012.
Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée a indiqué dans un communiqué que le PKK avait attaqué deux véhicules militaires dans le district de Daglica, situé dans la province d'Hakkari. "Deux de nos véhicules blindés ont été gravement endommagés par des engins explosifs rudimentaires placés sur une route", explique l'armée. "Certains de nos courageux soldats ont été tués par l'explosion et d'autres ont été blessés", ajoute le communiqué.
Dans une déclaration publiée sur le site Internet de sa branche armée, le PKK avait affirmé avoir tué 15 soldats dans "un acte de sabotage et plusieurs attaques".
En représailles, l'armée de l'air turque a immédiatement fait décoller des avions qui sont allés frapper des positions du PKK. L'armée a annoncé que quatre avions de combat, deux F-4 et deux F-16, étaient allés frapper 13 objectifs contrôlés par le PKK dans le sud-est de la Turquie. De nombreux "terroristes" ont été tués par ces frappes aériennes, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie, sans donner de bilan précis.
Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a convoqué une réunion de sécurité d'urgence à Ankara avec les principales autorités civiles et militaires. Lors d'un entretien à la chaîne de télévision privée A Haber, le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan s'est dit "consterné" par cette attaque. "L'incident s'est produit lors d'un nettoyage. Une attaque à la mine a été commise", a-t-il expliqué, promettant une réponse "très particulière et décisive".
Ankara a lancé en juillet une importante campagne "antiterroriste" à l'encontre de la guérilla kurde, mettant fin à deux ans de cessez-le-feu.
Les militaires mènent quotidiennement des opérations aériennes et terrestres contre les fiefs du PKK dans le sud-est de la Turquie et le nord de l'Irak. Quelque 70 membres des forces turques ont été tués.
Ces deux mois d'affrontements éloignent nettement l'espoir de réussir à mettre fin à un conflit vieux de trois décennies et qui a fait des dizaines de milliers de morts.
Avec AFP