Washington a exprimé, lundi, son inquiétude après l'interpellation, à La Havane, de dizaines d'activistes qui protestaient contre la réouverture de l'ambassade des États-Unis, qu'ils accusent d'avoir négligé les droits de l'Homme.
Alors que les États-Unis ont récemment renoué leur relations diplomatiques avec Cuba, Washington a condamné, lundi 10 août, les arrestations de quelque 90 opposants ayant manifesté, la veille, avec des masques à l'effigie du président Barack Obama.
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"Nous sommes profondément inquiets de l'arrestation d'activistes pacifiques", a dénoncé John Kirby, porte-parole du département d'État. "Les États-Unis continueront de défendre les droits de rassemblement et d'association pacifiques ainsi que les libertés d'expression et de religion."
La petite centaine d’opposants cubains portant des masques a été brièvement interpellée, dimanche, pour avoir protesté contre la réouverture de la chancellerie américaine sur l'île communiste, à laquelle doit participer John Kerry le 14 août.
L’enjeu des droits de l’Homme
Les deux pays ont rétabli leurs relations diplomatiques le 20 juillet, après 54 ans d'interruption, et selon les termes d'un rapprochement historique amorcé depuis décembre dernier entre Washington et La Havane. Mais des deux côtés du détroit de Floride, des opposants à cette détente entre les deux anciens ennemis de la guerre froide accusent Washington d'avoir mis sous l'éteignoir ses exigences en matière de droits de l'Homme et de libertés publiques.
"Nous allons continuer à exprimer notre soutien à l'amélioration de la situation des droits de l'Homme et des réformes démocratiques à Cuba", a assuré John Kirby. Mais le porte-parole de la diplomatie américaine n'a pas précisé si John Kerry rencontrerait des dissidents cubains au cours de sa visite de quelques heures dans l'île, essentiellement destinée à lever le drapeau américain au fronton de l'ambassade des États-Unis.
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Les manifestants, détenus quatre heures, appartiennent au groupe des Dames en blanc, le plus connu de l'opposition cubaine. D'après sa dirigeante Berta Soler, le gouvernement communiste cubain a réprimé pour le 17e dimanche consécutif la marche de l'organisation.
Lauréat en 2005 du Prix Sakharov du Parlement européen, qui récompense des personnes ou organisation pour leur combat en faveur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ce mouvement est devenu en 2010 le seul autorisé à se rassembler dans un périmètre défini chaque dimanche à La Havane.
Avec AFP