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Vol MH370 : confusion autour de la découverte de nouveaux débris d’avion à La Réunion

Les autorités de Kuala Lumpur ont déclaré que de nouveaux éléments provenant d'un avion avaient été retrouvés par une équipe malaisienne à La Réunion. De leur côté, les enquêteurs français affirment ignorer cette nouvelle découverte.

Les autorités judiciaires françaises "n'ont pas reçu à ce jour de nouveau débris d'avion", a assuré, jeudi 6 août, une source judiciaire à l’AFP, alors que les autorités malaisiennes assurent avoir retrouvé des coussins de siège et des hublots.

Le ministre malaisien des Transports, Liow Tiong Lai, a affirmé plus tôt que des nouveaux éléments provenant d'un avion avaient été découverts la semaine dernière par une équipe malaisienne, précisant qu'il s'agissait notamment de coussins de sièges et de hublots. Le ministre a ajouté que les autorités françaises devaient vérifier si ces pièces provenaient d'un Boeing 777, le type d'appareil qui reliait Kuala Lumpur à Pékin le 8 mars 2014.

Ne cachant pas sa surprise face à la déclaration de Liow Tiong Lai, une source française proche de l'enquête a affirmé ne pas être au courant que les experts malaisiens, présents sur l'île après la découverte du flaperon et repartis "depuis quelques jours", aient pu quitter a Réunion en emportant des objets susceptibles d'intéresser l'enquête.

Cette nouvelle découverte intervient au lendemain de l’annonce par le gouvernement malaisien que le fragment d’aile retrouvé sur l’île française et actuellement examiné par un groupe d’experts internationaux à Toulouse provenait de l’appareil bien du Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu il y a 17 mois peu après son décollage de Kuala Lumpur pour Pékin.

Le parquet de Paris, qui enquête aussi sur cette disparition car quatre victimes sont françaises, s'est montré plus prudent, évoquant de "très fortes présomptions" que le débris provienne du Boeing 777 de Malaysia Airlines.

"Nous soupçonnons ce débris d’être un faux"

L'annonce de cette percée dans l'enquête n'a pas suffi à apaiser certaines familles de victimes parfois en colère, qui exigent depuis 17 mois de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches. "Je ne crois pas à ces dernières informations au sujet de l'avion, ils nous mentent depuis le début", a lancé à l'AFP le Chinois Zhang Yongli, dont la fille se trouvait à bord.

Simultation de dérive des débris du MH370

Des proches de victimes ont réagi avec colère et incrédulité. L'émotion était à son comble parmi la dizaine de proches rassemblés devant les bureaux de la compagnie aérienne malaisienne à Pékin.

Depuis la disparition de l’appareil, plusieurs familles des passagers accusent Kuala Lumpur de leur cacher la vérité. "Je ne crois aucune des informations venant du gouvernement malaisien", a affirmé Liu Kun qui regrette n’avoir jamais pu accéder ni aux données concernant la sécurité de l’aéroport de Kuala Lumpur ni aux vidéos montrant l’embarquement du vol MH370."

Jacquita Gonzales, dont le mari était l'un des membres de l'équipage, a réclamé davantage d'explications : "Maintenant, je veux savoir où est la carlingue de l'avion pour que nous puissions en extraire les passagers et obtenir la boîte noire de manière à savoir ce qui s'est passé. Seul cela, pour nous, mettra un point final" à cette affaire, a-t-elle dit.

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"Cela élimine les théories du complot"

Jeudi matin, des experts et enquêteurs ont repris dans un laboratoire militaire proche de Toulouse l'examen du fragment d'aile retrouvé à La Réunion. Après avoir démontré ce lien quasi certain avec le Boeing assurant le vol MH370, l'expertise devra maintenant s'attacher à la découverte d'indices sur les causes de l'accident. L'avion a-t-il été détruit en vol ou s'est-il désintégré en percutant la surface de l'océan ?

Pour Gerry Soejatman, un expert interrogé par l'AFP, l'identification de ce débris d'avion représente une réelle avancée. "Les gens veulent toutes les réponses mais soyons réalistes. Nous devrions être heureux d'avoir enfin trouvé quelque chose. Maintenant, nous savons à peu près où l'avion est sans doute tombé", a-t-il observé. "Et cela répond à de nombreuses questions. Cela élimine les théories du complot."

La disparition de l'avion malaisien en mars 2014 constitue l'un des plus grands mystères de l'aviation civile. De colossales opérations de recherches avaient été lancées et des hypothèses et théories de complot de toutes sortes avaient été émises.

Avec AFP et Reuters