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Rangoun dénonce l'ingérence de l'Asean dans l'affaire Suu Kyi

Une semaine après que la Thaïlande a appelé, au nom de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), à la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi, le régime birman dénonce une "ingérence dans ses affaires intérieures".

AFP - La Birmanie a "vigoureusement rejeté" une déclaration de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) exigeant la libération de l'opposante Aung San Suu Kyi, affirmant qu'elle "équivalait à une ingérence dans ses affaires intérieures", a indiqué lundi un journal officiel.

Le 18 mai, la Thaïlande, en sa qualité de présidente en exercice de l'Asean, avait exprimé sa "grave préoccupation" concernant le procès de Mme Suu Kyi, qui venait de s'ouvrir à huis clos dans une prison au nord de Rangoun, et avait rappelé que les dirigeants du bloc régional s'étaient prononcés pour la "libération immédiate" de l'opposante.

La Birmanie, un des dix pays membres de l'Asean, a accusé la Thaïlande de "ne pas avoir permis une discussion" sur ce texte qui aurait dû être diffusé "après consensus", souligne la réaction officielle de la junte militaire reproduite dans le quotidien New Light of Myanmar.

Cette déclaration de la présidence tournante de l'Asean "n'est pas conforme avec les pratiques" de l'association, est "inexacte factuellement" et "s'ingère dans les affaires intérieures" de la Birmanie qui la "rejette vigoureusement".

"Il est noté avec tristesse que la présidente en exercice de l'Asean n'a pas réussi à préserver la dignité de l'Asean, la dignité de la Birmanie et la dignité de la Thaïlande", ajoute le gouvernement des généraux.

L'Asean s'était inquiétée de la "santé fragile" de Mme Suu Kyi mais le régime birman a répondu qu'elle recevait une "attention médicale adéquate" et qu'elle était "en bonne santé", a précisé le New Light of Myanmar.

Dans sa déclaration, la junte explique que Mme Suu Kyi est jugée pour avoir violé les restrictions liées à son assignation à résidence en "permettant" à un Américain, John Yettaw, de "rester" chez elle pendant deux jours début mai. "Elle a communiqué avec lui, lui a donné de la nourriture et l'a hébergé".

La déclaration birmane a été diffusée alors que le régime des généraux risque d'être de nouveau mis en accusation lors de réunions ministérielles Europe-Asie à Hanoï lundi et mardi et à Phnom Penh mercredi et jeudi.

L'Asean regroupe Bruneï, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Birmanie, Philippines, Singapour, Vietnam et Thaïlande.