Pékin a été choisie pour accueillir les Jeux olympiques d'hiver en 2022, aux dépens de l'ex-capitale du Kazakhstan, Almaty. C'est la première fois dans l'histoire qu'une même ville organise à la fois des JO d'été (en 2008) et d'hiver.
Après à Pyeongchang en Corée du Sud en 2018, les prochains Jeux olympiques d’hiver, en 2022, auront également lieu en Asie. Pékin a en effet été choisie par le Comité international olympique (CIO) vendredi 31 juillet pour organiser la compétition internationale. Lors d’un vote organisé à Kuala Lumpur lors de la 128e session du CIO, la capitale chinoise l'a emporté avec 44 voix, contre 40 pour Almaty, au Kazakhstan, seule autre ville candidate.
L'annonce faite sur Twitter par le Comité internationale olympique
Beijing is elected as the Host City of the Olympic Winter Games of 2022! #128IOCSession #olympics
— IOC MEDIA (@iocmedia) 31 Juillet 2015Pour Armand de Rendinger, consultant international dans le domaine du sport, il s'agit d’un choix très pragmatique. "Le CIO, par les temps qui courent, a cherché la sécurité en confiant les JO d'hiver Pékin. Il a préféré cette sécurité et ce confort à l'audace qu'aurait été le choix d'Almaty", a-t-il expliqué sur l’antenne de France 24.
Pékin avait déjà organisé en 2008 les Jeux olympiques d’été. Elle devient ainsi la première ville dans l'histoire de l'olympisme à accueillir ces deux événements. La capitale chinoise a bénéficié de son importante délégation composée de 11 personnes, dont l'ex-basketteur de la NBA Yao Ming, et du succès des Jeux d’été en 2008. Les organisateurs comptent d'ailleurs recycler une partie des sites de ces derniers avec six installations déjà existantes. Son dossier présente ainsi un budget de 2,76 milliards d'euros, beaucoup moins élevé qu'en 2008.
Pékin espère également profiter de cette compétition pour promouvoir un secteur des sports d'hiver encore balbutiant dans le pays, en développant les stations de ski de Yanqing et Zhangjiakou, à 200 km plus au nord de la capitale.
Neige artificielle et droits de l'Homme
La commission d’évaluation du CIO avait toutefois souligné le risque de manque de neige lors de ces JO : "Les chutes de neige annuelles sont minimes dans les zones de Yanqing et Zhangjiakou, qui dépendraient entièrement de la neige artificielle pour les Jeux". Selon Armand de Rendinger, cet aspect montre un véritablement changement d'orientation au sein des JO d'hiver. "La grande question qui se pose aujourd'hui est : va-t-on continuer à attribuer à des grandes villes les sports olympiques de montagne ? Après Turin en 2006, Vancouver en 2006, Sotchi en 2014, et maintenant Pékin. Est-ce que les sports d'hiver traditionnels ont encore leur place ?", souligne-t-il. "L'ère d'Albertville et de Lillehammer est un peu révolue à l'heure actuelle et c’est triste pour l’avenir."
De nombreuses ONG se sont également émues du problème des droits de l’Homme en Chine, tout commeau Kazakhstan, l’autre pays candidat. Dans un communiqué, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé : "La devise olympique est 'Plus vite, plus haut, plus fort', ce qui est une parfaite description de l’agression du gouvernement chinois à l’égard de la société civile. De plus en plus d’activistes pacifistes sont détenus et sujets à des traitements de plus en plus durs". "En choisissant la Chine pour organiser d’autres Jeux, le CIO a chuté de nouveau sur l'obstacle des droits de l'Homme", a insisté Sophie Richardson, responsable de la Chine pour HRW.
Le CIO est régulièrement l'objet de critiques à ce sujet. L’'attribution des JO d'été en 2008 à la Chine et des récents JO d'hiver de 2014 à la Russie avaient déjà suscité une vague d’indignation. Comme le résume Armand de Rendinger, deux courants s’opposent toujours au sein du CIO : "un courant de conservatisme qui fait abstraction des valeurs traditionnelless et qui recherche plus la sécurité financière et technique, par rapport à un autre qui voit plus l’aspect sportif".
Le comité olympique n'avait de toute façon pas beaucoup de choix. Initialement intéressées, Oslo, Stockholm, Cracovie (Pologne) et Lviv (Ukraine) avaient finalement renoncé, essentiellement par crainte des coûts, qui avaient explosé au cours des derniers JO d'hiver organisés à Sotchi en 2014, avec un budget total de 46 milliards d’euros.
Avec AFP