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Le président Bouteflika limoge trois hauts-gradés de l'armée pour "négligence"

Trois responsables de postes clés de l'appareil sécuritaire du pays (garde républicaine, sécurité du président, et contre-espionnage) ont été limogés par le président algérien, ont rapporté samedi les médias algériens.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a remercié trois responsables de postes clé de l'armée, ont rapporté samedi 25 juillet les médias algériens. Les patrons du contre-espionnage, de la sécurité présidentielle et de la garde républicaine, tous les trois ayant le grade de général-major, ont été limogés.

Aucune source officielle n'a confirmé pour l'heure ces changements. Sanctions, mises à la retraite ? Difficile de savoir. "Ces changements, qui n’ont […] pas un dénominateur commun, suscitent beaucoup d’interrogations, de commentaires, parfois d’étonnement et d’incompréhension", écrit le quotidien "El Watan".

Limogeage énigmatique

"Changer, subitement, deux semaines après le 53e anniversaire de l’indépendance, les responsables de trois services de sécurité aux missions à la fois délicates et sensibles, ne peut pas se faire sur un coup de tête. Qu’est-ce qui a motivé de tels changements en ce moment précis ? Que s’est-il passé qui aurait pu coûter à trois généraux-majors leur poste ?", s’interroge encore le journal algérien.

Le chef du contre-espionnage, le général Ali Bendaoud, numéro 2 des puissants services de renseignement, a été remplacé par le colonel Abdelaziz. Il avait été nommé à ce poste de directeur de la sécurité intérieure (DSI) en septembre 2013 dans la cadre d'une restructuration du Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

Le général à la tête de la garde républicaine, Ahmed Moulay Meliani, a été remplacé par le général de corps d'armée Ben Ali Ben Ali (ex-commandant de la 5e région militaire). C’est le plus haut grade de l'armée algérienne. Il est détenu par seulement quatre officiers de haut rang.

"Erreurs" et "négligences"

Le responsable de la sécurité présidentielle, le général Djamel Kehal Medjdoub, en poste depuis dix ans, a été remplacé pour sa part par le général Nacer Habchi. Cette direction, chargée, donc, de la sécurité personnelle du chef de l'État et du palais présidentiel, travaille en étroite collaboration avec la garde républicaine.

Selon "El Watan", les limogeages de Djamel Kehal Medjdoub (sécurité présidentielle) et Ahmed Moulay Meliani (garde républicaine) pourraient être la conséquence d'"erreurs" et de "négligences". Un "accident" se serait produit la semaine passée quand deux agents chargés de la sécurité présidentielle ont tiré par "négligence" des coups de feu, provoquant une panique générale dans la résidence de Zeralda, sur la côte ouest d'Alger, où se repose le chef de l'État, a précisé le journal.

Le président Bouteflika, réélu pour un quatrième mandat en avril 2014, avait déjà opéré d'importants changements au sein du DRS en septembre 2013.

Avec AFP