Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont jugé samedi que le cessez-le-feu décrété en 2013 a été rompu par la Turquie après les frappes aériennes menées par Ankara dans la nuit de vendredi à samedi.
Les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont estimé samedi 25 juillet que les conditions du cessez-le-feu décrété en 2013 dans le conflit qui l'oppose à la Turquie n’étaient plus remplies après les frappes aériennes turques de la nuit.
"Les conditions du maintien du cessez-le-feu ont été rompues [...]. Face à ces agressions, nous avons le droit de nous défendre", ont fait savoir les Forces de défense du peuple (HPG), l'aile militaire du PKK, dans une déclaration sur leur site Internet.
Dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée de l'air turque a bombardé sept positions du PKK, abris, hangars ou lieux de stockage de munitions dans les monts Kandil, sa base arrière de l'extrême nord de l'Irak. Cette attaque a fait , selon le PKK, un mort et trois blessés parmi les combattants.
Le gouvernement islamo-conservateur turc a ordonné ces frappes après une série d'attaques attribuées ces derniers jours à des militants proches du PKK contre des membres des forces de sécurité turques.
La "plus grave erreur politique et militaire"
Le mouvement kurde a ainsi revendiqué mercredi l'assassinat de deux policiers dans la ville de Ceylanpinar (sud-est), à la frontière avec la Syrie, en représailles à l'attentat suicide de Suruç (sud), attribué au groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a fait 32 morts et une centaine de blessés parmi de jeunes militants de la cause kurde.
Le régime du président Recep Tayyip Erdogan a engagé à l'automne 2012 des discussions de paix avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, pour tenter de mettre un terme à la rébellion qui a fait 40 000 morts depuis 1984. Ce processus n'a abouti à aucun accord.
"L'histoire retiendra la date du 24 juillet comme étant celle où Erdogan et son gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement) ont commis leur plus grave erreur politique et militaire", a conclu le PKK dans sa déclaration.
Frappes contre l'EI
La Turquie a parrallèlement intensifié samedi son offensive contre le groupe État islamique (EI).
Dans la matinée, les chasseurs-bombardiers de l'armée de l'air turque ont à nouveau décollé de leur base de Diyarbakir (sud-est) pour continuer de bombarder des positions jihadistes dans le nord du territoire syrien.
"Des opérations aériennes et terrestres sont actuellement en cours", a annoncé à la mi-journée le Premier ministre Ahmet Davutoglu devant la presse. "Elles ne sont pas limitées et continueront tant qu'une menace existe contre la Turquie", a-t-il ajouté, "personne ne doit douter de notre détermination".
Les frappes contre les jihadistes marquent un tournant dans la politique syrienne du régime islamo-conservateur turc, longtemps accusé par ses alliés de fermer les yeux sur les activités des organisations radicales en guerre contre le régime de Damas.
Avec AFP