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Jean-Marie Le Pen sera à nouveau jugé en correctionnelle pour ses propos sur les chambres à gaz, qualifiés de "point de détail de la guerre", réitérés le 2 avril dernier. Le cofondateur du FN dénonce une "persécution".

Le "détail" des chambres à gaz mène à nouveau Jean-Marie Le Pen devant les tribunaux. Le président d'honneur contesté du Front national (FN) a qualifié de "persécution" sa convocation en correctionnelle. "C'est une persécution supplémentaire, c'est normal de la part de l'adjoint de Mme Taubira. Il faut s'attendre à tout. Je ne suis pas très surpris", a réagi l’intéressé.

Le 2 avril dernier, Jean-Marie Le Pen avait réitéré ses propos sur les chambres à gaz, qualifiées de "point de détail de la guerre", qui lui avaient déjà valu d'être condamné, enclenchant le mécanisme conduisant à sa suspension du FN.

Le parquet, qui avait ouvert une enquête préliminaire juste après ces propos, a cité il y a quelques semaines Jean-Marie Le Pen à comparaître pour contestation de crime contre l'humanité, a précisé vendredi à l'AFP une source judiciaire. La date du procès devant la 17e chambre correctionnelle du TGI de Paris n'a pas encore été fixée.

"Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée"

"Regrette-t-il d'avoir parlé de 'point de détail' ?" lui avait-il été demandé sur BFMTV-RMC. "À aucun moment. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée : que les chambres à gaz étaient un point de détail de la guerre, à moins d'admettre que ce soit la guerre qui soit un détail des chambres à gaz", avait répondu celui qui a cofondé le Front national en 1972.

"Je croyais que des millions de Français avaient manifesté pour la liberté d'opinion, je croyais que ça allait jusqu'au droit au blasphème. Est-ce un blasphème? On est dans le domaine quasi religieux..." a poursuivi Jean-Marie Le Pen.

"Il y a un proverbe afghan : ‘Tu as dit la vérité, saute sur ton cheval et cravache’", a encore ironisé l'eurodéputé de 87 ans, qui avait provoqué au printemps sa suspension du FN, depuis annulée en justice, avec ces propos et d'autres, guère nouveaux sur le fond, tenus dans l'hebdomadaire d'extrême droite "Rivarol".

Me Frédéric Joachim, le conseil du "Menhir", a indiqué à l'AFP vendredi "attendre sereinement" la convocation devant le tribunal correctionnel, "une occasion de défendre mon client contre les accusations dont il fait l'objet".

Alain Jakubowicz, président de la Licra, a lui laissé entendre que son organisation pourrait se porter partie civile : "On y sera parce qu'il est naturel qu'on y soit." "Je dirais que c'est le triste destin d'un triste sire", a-t-il dit.

Avec AFP