Trois F16 de l'armée turque ont bombardé des positions de l'EI en Syrie, a annoncé Ankara. Parallèlement, la police a interpellé 251 personnes dans le cadre d'une opération anti-terroriste menée dans tout le pays.
Trois chasseurs F16 de l'armée de l'air turque ont bombardé, tôt dans la matinée du vendredi 24 juillet, plusieurs objectifs tenus par le groupe État islamique (EI) en territoire syrien, ont annoncé les services du Premier ministre de la Turquie.
Les avions turcs ont frappé "deux quartiers généraux et un point de ralliement" des combattants de l'EI avec des missiles avant de regagner leur base de Diyarbakir (sud-est), ajoute le communiqué publié par les services d'Ahmet Davutoglu.
Selon l'agence de presse Dogan, les cibles étaient localisées autour du village de Havar, face à la province turque de Kilis (sud).
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"Défendre la sécurité nationale"
"La République de Turquie est déterminée à prendre toutes les précautions pour défendre la sécurité nationale", est-il assuré dans le communiqué, précisant que ces frappes avaient été décidées lors d'une réunion de sécurité qui s'est tenue jeudi soir, autour du chef du gouvernement.
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Parallèlement, la police turque a interpellé et placé en garde à vue 297 personnes dans le cadre d'une opération antiterroriste lancée dans tout le pays contre l’EI et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le Premier ministre. Parmi eux figurent 37 ressortissants étrangers.
Ce coup de filet, mené dans 13 provinces du pays et qui a mobilisé quelque 5 000 policiers et des hélicoptères dans la seule ville d'Istanbul, intervient alors que les violences se multiplient à la frontière turco-syrienne.
Jeudi, des combattants jihadistes ont ouvert le feu depuis la Syrie sur un poste frontalier de l'armée turque dans la région de Kilis, tuant un sous-officier et blessant deux autres soldats, selon l'état-major.
Des chars turcs ont immédiatement riposté et ouvert le feu sur une position jihadiste, un de ses combattants a été tué et trois véhicules endommagés.
Lundi à la mi-journée, un attentat-suicide, attribué par la Turquie au mouvement jihadiste, a visé des militants pro-kurdes à Suruç (sud), près de la frontière syrienne, faisant 32 morts et une centaine de blessés.
Les opérations "vont se poursuivre"
Le président Recep Tayyip Erdogan a averti que le raid aérien mené aux premières heures de la matinée n'était qu'une "première étape" contre le groupe armé islamiste.
Devant la presse à Istanbul, Tayyip Erdogan a enjoint aux "groupes terroristes" de déposer les armes sous peine de subir des "conséquences".
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a, lui aussi, annoncé que les raids et coups de filet menés vendredi seraient suivis d’autres actions. "Les opérations commencées aujourd'hui ne sont pas ponctuelles, elles vont se poursuivre", a-t-il déclaré à la presse.
"L'opération menée contre l'EI a rempli son objectif et ne s'arrêtera pas", a-t-il insisté. "Je le dis ici très clairement, il n'est pas question pour la Turquie de prendre part à la guerre qui dure depuis quatre ans en Syrie mais nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos frontières." Et de prévenir : "Le moindre mouvement menaçant pour la Turquie entraînera la plus sévère des réactions".
Le chef du gouvernement turc a également indiqué que, contrairement à certaines informations, son pays n'avait pas prévenu le régime de Damas des frappes aériennes conduites tôt vendredi matin contre l'EI à l'intérieur de son territoire. Ces informations sont "sans fondement", a-t-il dit.
Avec AFP