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François Hollande a lancé un nouvel appel aux industriels de l'agroalimentaire jeudi, à Dijon, où il a rencontré des responsables agricoles. Mais pour ces derniers, "les conditions ne sont pas réunies" pour lever les barrages.

Alors que la contestation des éleveurs français ne faiblit pas, avec de nombreux axes routiers toujours bloqués, notamment autour de Lyon, François Hollande s'est rendu à Dijon, jeudi 23 juillet, pour défendre son plan d'urgence en faveur de l’agriculture et lancer un nouvel appel aux industriels de l'agroalimentaire et à la grande distribution pour qu'ils respectent leurs engagements en matière de prix.

"Nous voulons qu'il y ait non seulement la distribution qui fasse l'effort indispensable pour rémunérer les producteurs mais également les abatteurs et les transformateurs, qui doivent rendre des comptes sur ce qui est en cause dans la filière", a déclaré le président, qui n'a pas parlé des barrages.

Cette rencontre, ajoutée à un déplacement initialement consacré à la viticulture, s'est tenue à la préfecture en présence notamment de Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine, qui est également éleveur en Côte d'Or, Bernard Lacour, président de la FDSEA de Saône-et-Loire et Samuel Legrand, le président des Jeunes Agriculteurs de Bourgogne.

Confronté depuis le week-end dernier à une contestation grandissante, le gouvernement a annoncé, mercredi, un plan d'urgence doté de plus de 600 millions d'euros en faveur des éleveurs en difficulté. Objectifs : relever les prix payés aux éleveurs, pour le porc comme pour la viande bovine, et de desserrer l'étau de la dette des éleveurs. L'État va ainsi engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme.

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Sur RTL  jeudi matin, Manuel Valls a martelé ce message, après une séance houleuse à l'Assemblée nationale quasiment entièrement consacrée à ce thème mercredi. Le Premier ministre a ainsi lancé un "appel" à la "responsabilité" des "abatteurs" et des "industriels". "C'est essentiel que les prix augmentent dans les filières du bœuf", a-t-il répété.

Poursuite de la mobilisation sur le terrain

Ce plan peine cependant à convaincre les éleveurs en colère. La FNSEA, premier syndicat agricole, a jugé les mesures gouvernementales "insuffisantes" sur le long terme, même si elles "peuvent répondre sur le court terme à quelques urgences". De nouveaux mouvements sont à prévoir "dans les deux ou trois jours qui viennent", a d’ailleurs annoncé jeudi matin Xavier Beulin, son président.

"Les conditions ne sont pas réunies pour lever les barrages (...) Les gens n'ont pas confiance", a déclaré le président de la Fédération nationale bovine, Jean-Pierre Fleury, à la presse après la rencontre avec François Hollande à Dijon.

"Les barrages seront levés dès lors qu'il y aura des garanties, des engagements forts sur les prix", a renchéri le président de la FDSEA de Côte d'Or, Fabrice Faivre.

Sur le terrain, les barrages routiers se poursuivaient donc, notamment aux entrées de Lyon. Si la situation semblait s'apaiser en Bretagne, le mouvement s'est propagé à d'autres régions. Aux abords du Mont Saint-Michel, un nouveau blocage est en cours. D'autres actions sont prévues notamment à Clermont-Ferrand et en Bourgogne, où doit se rendre le chef de l'État.

Mercredi les actions de protestations, souvent dirigées contre des grandes surfaces, s'étaient propagées à la Franche-Comté, les Hautes-Pyrénées ou encore la Corrèze.

Avec AFP et Reuters