![Incendie sur un site pétrochimique : "Un acte criminel", selon Cazeneuve Incendie sur un site pétrochimique : "Un acte criminel", selon Cazeneuve](/data/posts/2022/07/20/1658319019_Incendie-sur-un-site-petrochimique-Un-acte-criminel-selon-Cazeneuve.jpg)
L'incendie survenu sur le site pétrochimique de Berre-l'Etang est d'origine criminelle, a déclaré Bernard Cazeneuve mercredi. Par ailleurs, un dispositif de mise à feu a été retrouvé sur une troisième cuve dans la matinée.
"Un acte criminel dont la motivation n'est pas établie". Mercredi 15 juillet, Bernard Cazeneuve, le ministre français de l'Intérieur, a confirmé, lors des questions au gouvernement, que le violent incendie qui a touché la veille le site pétrochimique du groupe américain LyondellBasell était d'origine criminelle.
Des débris de composants électriques ont été retrouvés sur les lieux. Ils pourraient constituer, selon les enquêteurs, un système de mise à feu. "Ces éléments ont été trouvés non loin de l'une des deux cuves mais pas à proximité immédiate", a ajouté une source proche de l'enquête.
Un dispositif de mise a feu a été retrouvé sur le toit d'une troisième cuve de produit pétrolier sur le site pétrochimique proche de l'étang de Berre, a également indiqué mercredi la procureure de la République d'Aix-en-Provence, Dominique Moyal.
Les éléments électriques retrouvés sont en cours d'analyse.
Sécurisation renforcée autour du site
Les gendarmes ont aussi constaté qu'un passage avait été pratiqué à travers le grillage, près d'une des cuves incendiées. Mais ils "n'ont pas trouvé d'indices amenant à penser qu'il y a eu un passage récent par cette ouverture", selon la source proche de l'enquête. Mardi soir, les investigations avaient dû être suspendues, pour ne pas exposer les enquêteurs trop longtemps aux émanations à proximité immédiate des cuves qui ont brûlé.
"Le procureur de la République d'Aix-en-Provence [...] sera amené dans les heures qui viennent à s'exprimer sur la base des premiers éléments récupérés", a annoncé le ministre de l'Intérieur.
Des membres de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et des gendarmes de la section de recherches de Marseille, auxquels une enquête pour destruction par incendie a été confiée par le parquet d'Aix-en-Provence, ont poursuivi mercredi matin leurs constatations sur le site, "avec une sécurisation renforcée", a-t-on appris de source proche de l'enquête.
Deux explosions
Mardi, alors que l'incendie n'était pas encore maîtrisé, la piste criminelle était déjà évoquée. "Selon les premiers éléments de l'enquête, la probabilité que ces deux incendies de cuves distantes de 500 mètres [300 mètres en réalité, NDLR] puissent être accidentels est très faible. Les enquêteurs privilégient la thèse d'un acte volontaire", avait affirmé une autre source proche de l'enquête.
Vers 3 heures mardi, deux explosions ont retenti dans ce site du groupe LyondellBasell, immatriculé aux Pays-Bas et coté à Wall Street, proche de l'étang de Berre et de l'aéroport de Marseille-Marignane. Elles ont touché deux cuves, entraînant des incendies.
L'un de ces incendies, touchant une cuve d'essence, a été maîtrisé tôt mardi, le deuxième, contenant 48 000 m3 de naphta - un dérivé liquide de pétrole - a, quant à lui, brûlé jusque vers 11h30, dégageant un impressionnant panache de fumée noire visible à des kilomètres à la ronde.
Interrogé sur un éventuel rapprochement entre ces faits et le vol, le 7 juillet, de pains de plastic et de détonateurs sur un site militaire de Miramas, à une trentaine de kilomètres, le sous-préfet d'Istres, Jean-Marc Sénateur, avait estimé mardi que les enquêteurs "pouvaient se poser la question", mais qu'il était trop tôt pour établir un tel lien.
Avec AFP