
L'acteur égyptien Omar Sharif, qui a joué dans "Lawrence d'Arabie" et interprété le docteur Jivago, est mort vendredi d'une crise cardiaque au Caire, à l’âge de 83 ans. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2012.
L'acteur égyptien Omar Sharif, né Michel Chalhoub, est décédé vendredi 10 juillet au Caire d’une crise cardiaque, à l'âge de 83 ans. Polyglotte, Omar Sharif a vécu surtout en France, aux États-Unis et en Italie. Au soir de sa vie, souffrant de la maladie d'Alzheimer, il s'était rapproché de sa famille au Caire.
Né le 10 avril 1932 à Alexandrie (nord), dans une famille de négociants en bois précieux d'origine syro-libanaise, il est élevé dans le rite grec-catholique melkite.
Le réalisateur égyptien Youssef Chahine lance sa carrière en 1954 en le faisant tourner dans "Ciel d'enfer". Avec sa femme pour partenaire, il jouera ensuite son premier rôle occidental dans "La châtelaine du Liban" de Richard Pottier, en 1956.
Vedette internationale après "Lawrence d'Arabie" (1962), qui lui vaut le Golden Globe du meilleur second rôle pour son interprétation du prince Ali, il s'installe aux États-Unis.
En 1965, Omar Sharif retrouve David Lean dans "Le docteur Jivago" et sera récompensée par le Golden Globe du meilleur acteur.
Il incarnera aussi bien Genghis Khan que Che Guevara et jouera dans des films aussi différents que "Mayerling" (1968) de Terence Young, "Funny girl", de William Wyler, avec Barbra Streisand (1968) ou "Les Possédés" d'Andrzej Wajda (1988).
"Esclave d’une passion"
Après un Lion d'Or au Festival de Venise, en 2003, pour l'ensemble de sa carrière, il reçoit le César 2004 du meilleur acteur pour "Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran" de François Dupeyron. Il y interprète un vieil épicier arabe qui se lie d'amitié avec un jeune garçon juif.
Son caractère colérique l'a amené devant la justice, notamment en 2003 pour un coup de tête à un policier au casino d'Enghien-Les-Bains (région parisienne) et, en 2007, pour avoir agressé à Los Angeles un voiturier qui refusait son billet de 20 euros et réclamait des dollars.
Champion de bridge, propriétaire d'une importante écurie de chevaux de course, habitué des casinos, il dira en 2006 avoir arrêté de jouer "pour ne plus être esclave d'une passion", à l'exception du cinéma.
En janvier 2011, l'acteur avait réclamé le départ du président Moubarak tout en disant redouter les Frères musulmans.
Avec AFP