Après son succès aux élections municipales espagnoles, le parti de la gauche radicale, Podemos, voit en la victoire du "non" lors du référendum grec un soutien à son programme anti-austérité. De bon augure pour les législatives de cet automne.
À la veille du référendum en Grèce, les partisans de Podemos, le parti de la gauche radicale espagnole, ont multiplié à travers le pays des manifestations de soutien au Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Le parti antilibéral a connu une percée notable lors des élections municipales du 24 mai dernier et espère que la victoire du "non" en Grèce lui permettra d’encore mieux appréhender les législatives prévues cet automne.
"Je crois que c'est une bonne nouvelle pour la démocratie que le référendum ait eu lieu, a commenté Pablo Iglesias, le secrétaire général du parti. Je crois que c'est une bonne nouvelle pour l'Europe et pour le peuple grec car nous pourrons nous diriger vers une politique qui mette un frein aux politiques d'austérité et aux coupes budgétaires grâce au consensus et à un accord raisonnable."
"Position ambiguë"
Reste que, ces derniers jours, Podemos a pris quelque peu ses distances avec la Grèce afin de ne pas trop braquer les indécis. "Quand tout va bien, Podemos soutient le gouvernement grec. Mais il faut se rappeler qu’il a toujours dit que l'Espagne n'a rien à voir avec la Grèce, indique José Pablo Ferrandiz, de l’institut de sondage Metroscopia. Je pense qu'à partir de maintenant et jusqu'aux élections législatives, Podemos va adopter une position ambiguë, ou tout du moins de profil bas sur la question grecque".
Les derniers sondages donnent Podemos avec les deux partis traditionnels que sont le Parti populaire (PP, droite) et le Parti socialiste et ouvrier au coude à coude. Selon les experts, une issue favorable aux futures négociations grecques pousserait un peu plus le parti de Pablo Iglesias vers la victoire.