Au lendemain de la victoire du "non" au référendum en Grèce, le ministre des Finances Yanis Varoufakis a démissionné. Une annonce surprise pour tenter de renouer le dialogue avec les créanciers du pays, qui ne suportaient plus le fantasque ministre.
Peu apprécié de ses homologues européens depuis de nombreuses semaines, Yanis Varoufakis a annoncé sur son blog, lundi 6 juillet, qu'il démissionnait de son poste de ministre des Finances, expliquant que les négociations entre Athènes et ses créanciers se dérouleraient mieux sans lui.
Dans son post de blog, il dit avoir été "informé" que certains membres de la zone euro estiment qu'il n'est plus le bienvenu aux réunions des ministres des Finances et que sa démission a été jugée opportune par le Premier ministre en vue de la conclusion d'un accord.
Portrait de Yannis Varoufakis, ministre des Finances démissionnaire
"Peu de temps après l'annonce des résultats du référendum, on m'a informé d'une certaine préférence de certains membres de l'Eurogroupe, et de 'partenaires' associés, (...) pour mon 'absence' des réunions, une idée que le Premier ministre [Alexis Tsipras] a jugé potentiellement utile à l'obtention d'un accord. Pour cette raison je quitte le ministère des Finances aujourd'hui", a-t-il expliqué.
"J'estime qu'il est de mon devoir d'aider Alexis Tsipras à exploiter, comme il le jugera adéquat, le capital que le peuple grec lui a accordé lors du référendum d'hier [dimanche]", poursuit-il. "Et j'assumerai avec fierté le mépris des créanciers."
Interrogé lundi matin sur la radio Europe 1, le ministre français du Travail, Michel Sapin, a convenu que la démission de Varoufakis devrait faciliter la reprise des négociations avec Athènes. "C'est un homme entier, de fougue, qui a foi. Mais qui a aussi eu des mots difficiles à accepter, surtout en France, comme celui de 'terroriste'".
Le dialogue était en effet devenu impossible depuis la dernière sortie du ministre grec au quotidien espagnol "El Mundo", publié la veille du référendum. Il avait qualifié les créanciers de la Grèce de terroristes qui répandent la peur dans le pays...
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Le nom du remplaçant de Varoufakis doit être annoncé au terme d'une réunion de responsables politiques qui devait se tenir ce matin, a déclaré un porte-parole du gouvernement.
La presse grecque évoque les noms d'Euclide Tsakalatos, actuel coordonnateur des négociations avec les créanciers d'Athènes, et de Georges Stathakis, ministre de l'Économie, pour succéder à Yanis Varoufakis.
Les Grecs ont défié l'Europe dimanche en votant massivement en faveur du "non" aux propositions des créanciers internationaux d'Athènes lors d'un référendum dont le résultat pose la question du maintien de leur pays dans la zone euro et accentue le fossé avec les "institutions".
Avec AFP et Reuters