logo

Les combattants islamistes et les rebelles lancent une offensive d'ampleur à Alep

Les combattants du Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda, ainsi que des rebelles syriens, ont lancé un assaut d'ampleur pour s'emparer du nord-ouest de la ville d'Alep, tenu par le régime. La Turquie a renforcé la sécurité à sa frontière.

Le sort d'Alep se jouera-t-il dans les jours qui viennent ? Les combattants du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ont lancé une offensive de grande ampleur pour s'emparer de la partie occidentale de la ville d'Alep, tenue par le régime syrien. À leurs côtés, de nombreuses brigades de rebelles syriens, islamistes ou modérés.

La lutte pour le contrôle de la grande ville du nord de la Syrie, qui avant la guerre était le poumon économique du pays, a commencé à l'été 2012, et s'est intensifiée au fil des mois et des années, jusqu'à arriver à une division est/ouest de la ville, l'ouest restant sous contrôle du régime.

Instaurer la charia à Alep

Alors que la stratégie de l'armée syrienne pour tenter de gagner du terrain autour d'Alep a été mise en échec à plusieurs reprises, notamment en février dernier, les insurgés ont intensifié leurs attaques sur la zone gouvernementale depuis début avril. Et encore davantage ces derniers jours.

Dans un communiqué, les assaillants ont expliqué vouloir "libérer la ville d'Alep" et ont revendiqué que si leur assaut se révélait victorieux, les principes stricts de la charia (la loi coranique) y seraient appliqués.

La majeure partie des combats s'est focalisée sur la ligne de front à Djamiyat al Zahra où les insurgés ont infligé des dommages aux troupes gouvernementales.
La zone de Djamiyat al Zahra, qui abrite plusieurs bâtiments stratégiques de la sécurité, est depuis longtemps une cible des rebelles car sa prise permettrait une progression dans les quartiers loyalistes et couperait les voies d'approvisionnement de l'armée régulière.

La Turquie renforce la sécurité à sa frontière

Dans le même temps, au vu de l'intensification des combats la Turquie a déployé des troupes et du matériel supplémentaires sur sa frontière avec la Syrie. Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a toutefois précisé qu'il n'était pas envisagé dans l'immédiat une intervention en territoire syrien.

"Il est vrai que nous avons pris des mesures pour protéger nos frontières. Des ordres ont été donnés dans l'hypothèse où des développements de l'autre côté de la frontière menaceraient la sécurité de la Turquie", a déclaré Ahmet Davutoglu sur la chaîne de télévision Kanal 7. "Mais personne ne doit s'attendre à voir la Turquie entrer
en Syrie demain ou même à court terme", a-t-il ajouté.

Des sources sécuritaires ont indiqué que les combats qui se déroulent à Azaz opposent des djihadistes de l'État islamique et une coalition de militants du Front al Nosra et de rebelles soutenus par les Occidentaux. Les différents groupes se disputent le contrôle du nord d'Alep depuis des semaines.

La perte de cette agglomération stratégique constituerait un revers majeur pour le président Bachar al Assad dont les forces ont concentré leurs efforts sur la maîtrise de Damas et de la côte méditerranéenne du pays, portion de territoire qualifiée par le pouvoir de "Syrie essentielle".

La chute d'Alep accentuerait encore la fragmentation du pays entre les territoires tenus par les forces gouvernementales, principalement la capitale et le nord-ouest côtier, et le reste des vastes étendues que se partagent différents groupes dont l'organisation de l'État islamique, les milices kurdes et d'autres organisations rebelles.

Avec REUTERS