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Les Seychelles entrent dans le club des pays à haut revenu

Les Seychelles ont rejoint, mercredi, le club des 83 pays où "le bien-être général de la population” est le plus élevé. L'archipel de l'océan Indien, au même titre que la Grèce et le Venezuela, remplit donc les critères définis par l'institution.

James Michel est un président heureux. Il dirige un pays, la République des Seychelles, qui vient d’entrer, mercredi 1er juillet, dans le club des pays à haut revenu. Cette petite île de l’océan Indien côtoiera désormais des grandes puissances comme le Japon, l’Allemagne ou encore les États-Unis, présents sur cette liste établie par la Banque mondiale.

“Après seulement 39 ans d’existence en tant que nation indépendante, nous devenons un pays à haut revenu”, a rappelé fièrement le chef de ce petit État de 89 000 habitants. Il peut s’estimer d’autant plus heureux, que les Seychelles ont fait défaut sur un paiement au FMI en 2008, puis ont connu par la suite plusieurs années d’austérité budgétaire pour redresser les finances du pays.

Pari réussi donc, avec un revenu national brut par agent économique (habitant, entreprises) de 12 736 dollars par an, condition "sine qua non" pour intégrer la caste des hauts revenus, constituée actuellement de 83 pays.

Pas la Chine, mais le Venezuela

De fait, il est plus aisé pour un petit pays d’accéder à ce statut. La Chine ou l’Afrique du Sud n’appartiennent, ainsi, qu’à la catégorie des pays à haut-moyen revenu : la persistance d’une importante population très défavorisée fait baisser leur moyenne.

Les Seychelles se retrouvent sur la liste avec pléthore d’autres petites îles comme Aruba, Guam ou Trinité-et-Tobago. Ces États misent notamment sur une fiscalité très incitative, ce qui leur vaut d'apparaître régulièrement sur les listes des paradis fiscaux. Les Seychelles sont, d’ailleurs, considérés par l’Union européenne comme tel. 

L'île fait néanmoins des efforts pour renverser la vapeur. Le FMI a salué “les avancées [de l’île] à la fois dans ses secteurs d’activités traditionnels et non traditionnels”. Autrement dit, les professionnels de la finance et le tourisme se portent bien, mais le gouvernement a réussi à diversifier son économie.

D’autres États ont aussi fait leur entrée dans le club mercredi. Il s’agit de la Hongrie, de l’Argentine et… du Venezuela. Ce pays d’Amérique du Sud n’a pourtant pas une très bonne réputation économique actuellement. Il connaît une inflation galopante - à tel point que le gouvernement ne communique plus les chiffres -, une dette de plus en plus difficile à maîtriser et l’agence de notation Standard & Poor’s estime que le Venezuela n’est pas loin de faire faillite. Pas mal pour un pays à “haut revenu”...

La Banque mondiale n’a d’ailleurs pas ôté la Grèce de cette liste. Le pays, en quasi faillite, fait donc partie des 83 pays où, d’après l’institution internationale, “le bien être général de la population” est le plus élevé.  Certes, les données prises en compte pour établir cette liste remontent à 2014, mais la crise économique et sociale que traverse actuellement la Grèce démontre à quel point ces statistiques sont à prendre avec des pincettes.