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Seifeddine Rezgui, l'auteur présumé de l'attentat de Sousse qui a tué 38 touristes sur la plage d'un hôtel vendredi dernier, a été formé au maniement des armes en Libye, a-t-on appris mardi.

Seifeddine Rezgui, l'auteur présumé de l'attentat qui a fait 38 morts dans un hôtel en Tunisie le 26 juin, s'est formé au maniement des armes en Libye. Une information qui confirme le "réel danger" du chaos libyen pour la Tunisie.

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Quand il a ouvert le feu, avec sa kalachnikov, dans un hôtel chic de Port El-Kantaoui, Seifeddine Rezgui savait parfaitement ce qu’il faisait. L’étudiant de 23 ans n’était pas novice dans le maniement des armes. Selon un haut responsable tunisien, il a été formé en Libye.

"Il s'avère qu'il est allé en Libye de manière illégale. Il a été formé (au maniement des armes) à Sabratha", à l'ouest de Tripoli, a déclaré le secrétaire d'État chargé de la sûreté nationale, Rafik Chelly, indiquant que le camp en question dépendait à l’époque du groupe jihadiste Ansar al-Charia.

Proche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ce groupe salafiste radical ("Katibat Ansar al-Charia") a vu le jour après la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Il était alors composé d’anciens rebelles qui ont combattu les forces loyalistes durant la révolution libyenne en 2011 et ont ensuite refusé de déposer les armes.

Sabratha, camp d’entraînement des jihadistes tunisiens

D'après Rafik Chelly, Seifeddine Rezgui se trouvait en Libye en même temps que les deux auteurs de l'attentat perpétré contre le musée du Bardo, à Tunis, le 18 mars. Les trois jeunes gens se sont peut-être connus et ont peut-être été formés ensemble dans le même camp mais il n'était pas possible de le confirmer dans l'immédiat. "Ils se sont absentés (de Tunisie) à la même période. Et en principe, à Sabratha, il y a un seul camp qui entraîne les jeunes Tunisiens", a indiqué le secrétaire d’État.

Rafik Chelly n'a pas précisé la date à laquelle Rezgui et les assaillants du Bardo, Yassine Abidi et Jabeur Khachnaoui, ont séjourné en Libye. Mais après l'attentat du Bardo, il avait indiqué que ces deux derniers s'y étaient rendus en décembre.

Le chaos libyen, menace pour la Tunisie

Que les trois terroristes aient été formés en Libye ne fait que souligner l'ampleur du défi sécuritaire que doit relever la Tunisie face au chaos qui règne chez sa voisine. Pour l'analyste tunisien Slaheddine Jourchi, cette information vient confirmer le "réel danger" que représente la Libye pour son pays.

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"Notre sécurité est liée aux développements en Libye, a-t-il dit à l'AFP. Malgré les mesures sécuritaires tunisiennes, il y a des réseaux capables de franchir la frontière pour amener des jeunes vers des camps en Libye, les former au type d'armes qu'ils vont utiliser dans leurs attaques puis les ramener en Tunisie pour faire appel à eux le moment venu." Tunis estime qu'environ 500 islamistes radicaux sont installés sur le sol national. Ils pourraient en fait être bien plus nombreux.

Plus tôt, le président Béji Caïd Essebsi avait reconnu que les forces de l'ordre n'étaient pas préparées à l'éventualité d'une attaque sur une plage : "C'est vrai que nous avons été surpris par cette affaire", a-t-il dit à la radio Europe 1. Après le Bardo, des jihadistes avaient pourtant menacé de lancer de nouvelles attaques en été.

Avec AFP