![Un Londonien veut croire que le financement participatif peut sauver la Grèce Un Londonien veut croire que le financement participatif peut sauver la Grèce](/data/posts/2022/07/20/1658316870_Un-Londonien-veut-croire-que-le-financement-participatif-peut-sauver-la-Grece.jpg)
En deux jours, une campagne de financement participatif pour "sauver la Grèce" a reçu 138 350 euros de promesses de dons. Son initiateur veut lever 1,6 milliard d’euros et assure être sérieux.
Pourquoi se fatiguer à courir les réunions interminables à Bruxelles, discuter les petits caractères de chaque proposition de réforme pour sauver la Grèce de la banqueroute quand on peut compter sur le financement participatif ? Un londonien de 29 ans, Thom Feeney, a décidé de lancer une campagne sur le site Indiegogo baptisée le "fonds de sauvetage grec", dimanche 28 juin.
Qu’on se rassure, il ne compte pas éponger l’intégralité des dettes grecques (320 milliards d’euros)… seulement les 1,6 milliard qu’Athènes doit payer au FMI avant le 30 juin à minuit. "1,6 milliard d'euros, c'est ce dont les Grecs ont besoin. Cela semble beaucoup mais c'est seulement 3 euros par Européen, soit le montant d'une demi-pinte de bière à Londres ou celui d'une salade feta-olives", explique-t-il sur la page de présentation de sa campagne de crowdfunding.
Tous les Européens ne semblent, pour l’instant, pas encore prêts à boire une pinte ou manger une salade grecque puisque Thom Feeney n’avait reçu, mardi 30 juin, que 174 964 euros de promesses de dons. C’est très peu et beaucoup à la fois. Après tout, il n’avait levé que 120 euros lundi. S’il réussit à multiplier ainsi par 10 la somme chaque jour, il aura atteint son but samedi ou dimanche prochain. À temps pour le référendum, mais trop tard pour respecter la date limite fixée par le FMI pour rembourser les fameux 1,6 milliard d’euros.
"Non, ce n’est pas une blague"
Pour encourager les internautes à participer, il offre des cadeaux en fonction des contributions. Un don de 3 euros donne droit à une carte postale d’Alexis Tsipras ; pour 160 euros, Thom Feeney envoie un panier d’aliments typiques grecs et les généreux donateurs européens qui versent 5 000 euros auront droit à une semaine de vacances à Athènes pour deux. "Tous les produits viennent de Grèce, et sont envoyés de Grèce", assure le britannique.
Il avait même dans un premier temps promis de trouver une petite île grecque pour qui voudrait offrir la somme totale de 1,6 milliard d'euros... "Mais Indiegogo m'a envoyé un e-mail pour me dire que comme le gouvernement grec n'avait pas officiellement donné son accord, je n'étais pas autorisé à faire cette offre", précise-t-il.
"Non, ce n’est pas une blague", tient-il à souligner. Thom Feeney espère réellement lever la somme nécessaire avant mardi 7 juillet. Il s’est lancé dans cette aventure car il croit "que le financement participatif peut changer les choses" et parce qu’il était "fatigué de voir la crise grecque perdurer, les politiciens tergiverser tandis que les vrais gens sont affectés par la situation".
Il promet que s’il atteint son but, "tous les profits iront aux Grecs. Que ce soit à travers le gouvernement ou par d’autres moyens". Reste un problème : comment faire parvenir une telle somme à bon port, en Grèce ? "C’est à Indigogo de me le dire et je suis sûr qu’il y a des gens beaucoup plus qualifiés que moi qui seront prêt à aider", lance Thom Feeney. Tant qu’il y a des gens "beaucoup plus qualifiés" pour aider… tout va bien.