
Selon un rapport de l'ONU, l'armée israélienne ainsi que les groupes armés palestiniens se sont livrés à des exactions qui pourraient être assimilées à des crimes de guerre, lors du conflit à Gaza en juillet et août 2014.
Israël et les groupes armés palestiniens ont commis de possibles "crimes de guerre" lors du conflit à Gaza en 2014, estime un rapport d'enquête des Nations unies publié lundi 22 juin à Genève.
Dans leur rapport, demandé par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, les enquêteurs jugent notamment que l'incapacité d'Israël à modifier le cours de son opération "Bordure protectrice" en dépit des pertes humaines et des destructions matérielles massives soulève la question de violations potentielles, dont se serait rendue coupable la direction politique et militaire du pays.
Ils condamnent aussi les exécutions de Palestiniens accusés par les groupes palestiniens de collaborer avec les autorités israéliennes et demandent à ce que les responsabilités soient établies
"Impunité à tous les niveaux"
Le rapport dénonce "l'impunité qui prévaut à tous les niveaux" en ce qui concerne l'action des forces israéliennes, et appelle Israël à "renverser son bilan lamentable" pour poursuivre des responsables. Il déplore également que les autorités palestiniennes aient "toujours échoué" à conduire devant la justice ceux qui violent les lois internationales.
Il y a eu une "forte augmentation" de la puissance de feu employée durant ce conflit, avec 6 000 frappes aériennes israéliennes et quelque 50 000 obus tirés par l'artillerie et les chars, les groupes palestiniens tirant 4 881 roquettes et 1 753 obus de mortier. La commission s'est déclarée "préoccupée par l'usage extensif par Israël d'armes léthales sur un important rayon" autour de l'impact, et a également dénoncé le tir "indiscriminé" de milliers de roquettes par les Palestiniens visant à "répendre la terreur" parmi les civils israéliens.
Dès la publication du rapport, l'État hébreu a dénoncé la "partialité" du Conseil des droits de l'Homme. Les autorités israéliennes s'étaitent vivement opposées à la décision de demander ce rapport et n'ont pas permis à la Commission d'enquête des Nations unies de se rendre sur place. Cette dernière a recueilli ses témoignages des deux côtés par téléconférence ou par téléphone. Le président de la commission avait dû démissionner sous la pression d'Israël, retardant la publication du rapport de mars à juin.
La guerre de juillet-août a opposé durant 51 jours l'armée israélienne aux groupes palestiniens armés, dont le Hamas qui contrôle le territoire palestinien depuis 2007. Le conflit a fait plus de 2 100 morts côté palestinien, essentiellement des civils, selon les services locaux de santé. Israël a perdu pour sa part 67 soldats et six civils.
Avec AFP et REUTERS